« Les gens sont retombés à l’eau. Certains se sont accrochés aux bouées, comme Souleymane, mais ils se sont finalement noyés. Ils n’avaient plus de force, ils étaient épuisés. »
Mardi, un naufrage au large de la Libye a causé la mort d’au moins 43 personnes. Il s’agit du premier naufrage de l’année en Méditerranée. Seuls 10 survivants ont pu être raccompagnés à terre. Selon l’Organisation internationale pour les migrations, de mauvaises conditions en mer sont à l’origine du drame. Le bateau aurait chaviré quelques heures seulement après le départ.
Selon les survivants, principalement de Côte d’Ivoire, du Nigéria, du Ghana et de la Gambie, ceux qui ont péri étaient tous des hommes venus de pays d’Afrique de l’Ouest.
Sylla, un homme en contact avec un rescapé, raconte à Info Migrants :
« Lorsqu’ils ont quitté les côtes libyennes, l’eau était encore calme. Mais quand ils sont arrivés vers les eaux internationales, la mer s’est agitée. »
Le média précise que le capitaine décide de faire demi-tour et de retourner vers la Libye, mais les vagues sont devenues plus fortes et le bateau a chaviré à deux reprises. Sylla poursuit :
« Les gens sont retombés à l’eau. Certains se sont accrochés aux bouées, comme Souleymane, mais ils se sont finalement noyés. Ils n’avaient plus de force, ils étaient épuisés. »
Par un communiqué, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) déplorent « ces pertes en vies humaines » qui « soulignent une fois de plus la nécessité de réactiver les opérations de recherche et de sauvetage menées par l’État ». Une « lacune », selon eux, que « tentent de combler » les ONG et les navires commerciaux, « malgré leurs ressources limitées ».
L’OIM et le HCR en appellent à la communauté internationale :
« L’OIM et le HCR réitèrent leur appel à la communauté internationale pour un changement urgent et mesurable de l’approche de la situation en Méditerranée. Cela comprend la fin des retours dans les ports dangereux, la mise en place d’un mécanisme de débarquement sûr et prévisible suivi d’une démonstration tangible de solidarité des États européens avec les pays recevant un nombre élevé d’arrivées. »
Ces organisations rappellent que « la situation des migrants et des réfugiés en Libye reste extrêmement précaire ».
« Les arrestations et détentions arbitraires dans les pires conditions se poursuivent. Beaucoup sont victimes et exploités par des trafiquants et des passeurs, détenus contre rançon, torturés et maltraités. »
M.C.
Crédit image : Massimo Todaro / Shutterstock.com