« Une fois encore des enfants, des femmes et des hommes, qui ont tout quitté à la recherche d’un monde meilleur, ont été broyés par la mer. Comment ne pas les pleurer ? Comment ne pas en avoir le cœur brisé ? »
Hier soir, à 18 heures 30, les églises des diocèses du Nord de la France ont sonné le glas en hommage aux migrants morts mercredi au large de Calais.
Parmi les victimes, une femme enceinte et trois enfants.
Mgr Laurent ULRICH, archevêque de Lille, Mgr Vincent DOLLMANN, archevêque de Cambrai, Mgr Olivier LEBORGNE, évêque d’Arras et Mgr Antoine HEROUARD, évêque auxiliaire de Lille ont cosigné un communiqué intitulé « Qu’avons-nous fait de nos frères », pour faire part de leur « émotion » et de leur « indignation ».
Les églises des diocèses du Nord qui le pourront sont invitées à faire sonner le glas, jeudi 25 novembre 2021 à 18h30, au moment où se rassembleront place Richelieu à #Calais, associations et personnes engagées auprès des personnes migrantes. pic.twitter.com/cJMwU5z23T
— Église Catholique (@Eglisecatho) November 25, 2021
Les évêques commencent par « pleurer » la perte « des enfants, des femmes et des hommes » qui « ont été broyés par la mer ».
« Une fois encore des enfants, des femmes et des hommes, qui ont tout quitté à la recherche d’un monde meilleur, ont été broyés par la mer. Comment ne pas les pleurer ? Comment ne pas en avoir le cœur brisé ? Comment ne pas nous révolter contre l’ignominie de ceux qui profitent de leur fragilité et de leur espérance en une vie meilleure pour leur famille et eux-mêmes, pour les détrousser avant de les envoyer dans de fragiles embarcations vers une mort certaine ? Comment penser que la fermeture des frontières et le renforcement de la sécurité puissent résoudre de façon durable cette crise migratoire ? »
Puis, ils rappellent que, comme le Pape François, ils croient en la « réponse de la solidarité et de la miséricorde », « une réponse qui ne fait pas trop de calculs mais qui exige un partage équitable des responsabilités, une honnête et sincère évaluation des possibilités et une gestion avisée ».
Ils l’affirment, « l’Europe peut relever ce défi ».
« L’Europe peut relever ce défi : elle a les instruments pour mettre la dignité humaine au centre du débat et donner les moyens de cette solidarité internationale. Elle ne veut pas laisser la Méditerranée ni la Manche devenir un cimetière pour toutes ces personnes en exil. »
Les évêques concluent en assurant de leurs prières.
M.C.