Myanmar : Persécutés au nom du bouddhisme, près d’un demi-million de Rohingyas déplacés au Bangladesh
Persécutés au nom du bouddhisme par l’armée birmane, quelques 400 000 Rohingyas musulmans ont dû fuir leurs villages à Myanmar depuis le 25 août pour se réfugier au Bangladesh voisin. Si certains ont pu atteindre leur destination, d’autres ont malheureusement péri noyés...
Près d’un demi-million de Rohingya musulmans ont rejoint le Bangladesh pour fuir les violences perpétrées par l’état Birman. Outre les discriminations, des villages entiers ont été réduits en cendres. Récemment des dizaines de personnes ont trouvé la mort dans un naufrage, au cours de la fuite. Le secrétaire général des Nations Unies a qualifié cette situation de « cercle vicieux de persécution, de discrimination, de radicalisation et de répression violente ».
Aussi connus comme les « Bengali » ou « Kalar », ce groupe d’environ 800 000 personnes est victime d’un nettoyage ethnique. Aung San Suu Kyi, le conseiller d’État, Prix Nobel de la Paix a été fortement critiquée pour cela. Selon Peter A. Coclanis, cette discrimination remonte aux années 1990, lorsque les moines bouddhistes radicalisés ont exprimé « un message agressif anti-musulman ». Des dizaines de Rohingyas ont trouvé la mort et des milliers d’autres ont été déplacés suite aux émeutes anti-musulmanes de 2001-2002 et de 2011-2012, initiées par un mouvement bouddhiste.
Comme le note Jane M. Ferguson, les Rohingyas ont été volontairement omis de la liste ‘des races indigènes’ définie à Myanmar. En effet, ceux qui sont parfois appelés les « damnés de Birmanie » se sont vus refuser à plusieurs reprise la citoyenneté et ont souvent été la cible de violence collective.
Pourtant, comme le souligne Alejandro Chavez-Segura, le « premier précepte » bouddhiste exhorte à « ne pas tuer ». Selon lui, ceux qui « interprètent le Buddhadharma pour justifier la perpétuation de la souffrance par la violence et la guerre » ne devraient pas être appelés bouddhistes.
M.A.G.
Source : Jstor daily
Crédit image : Flickr/CC – PROEuropean Commission DG ECHO