
L’ex-cheffe du gouvernement civil birman, Aung San Suu Kyi, a été condamnée lundi à deux ans de prison.
Lundi, Aung San Suu Kyi a été condamnée à quatre ans de prison pour incitation aux troubles publics et violation des règles sanitaires liées au Covid. Cette peine, qui a suscité l’inquiétude de la communauté internationale, a été réduite à deux ans de prison quelques heures heures plus tard.
L’organisation Amnesty International a notamment réagi, affirmant que la junte birmane cherche à « asphyxier les libertés », en emprisonnant l’ancienne dirigeante du gouvernement.
« Les lourdes peines infligées à Aung San Suu Kyi sur la base de ces accusations bidon sont le dernier exemple en date de la détermination de l’armée à éliminer toute opposition et à axphyxier les libertés en Birmanie. »
La prix Nobel de la Paix fait également face à de nombreuses autres accusations (sédition, corruption, fraude électorale, etc) et risque jusqu’à 15 ans de prison. Elle sera jugée à nouveau le 14 décembre prochain.
Après l’annonce de sa condamnation, des habitants de Rangoun sont descendus dans les rues pour protester. L’AFP rapporte que selon des analystes, l’armée birmane espère, avec l’emprisonnement de l’ex-dirigeante, étouffer définitivement son influence mais qu’une nouvelle résistance à la junte gagne du terrain.
D’après David Mathieson, analyste indépendant qui s’est confié à l’AFP, si « cette période ressemble à un chapitre final, écartant totalement Aung San Suu Kyi et détruisant le parti pour de bon », « peut-être (que la junte) a créé une force politique qui pourrait s’avérer encore plus déterminée qu’Aung San Suu Kyi à mettre fin au régime militaire ».
Alors que dans plusieurs régions du pays, l’armée continue de cibler les civils et de détruire les habitations dont de nombreuses églises, les analystes révèlent que des centaines de personnes se sont rendues dans des zones contrôlées par les rebelles pour s’entraîner au combat et riposter contre l’armée.
Camille Westphal Perrier (avec l’AFP)
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Article initialement publié le 7 décembre 2021.