#MeToo : « La règle de Billy Graham » serait-elle la meilleure solution ?

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On connaît peu la « Règle de Billy Graham » en Francophonie. Outre-Atlantique, beaucoup l’appliquent, d’autres la condamnent, mais certains estiment qu’elle pourrait constituer une protection dans le cadre du phénomène #MeToo...

La « Règle de Billy Graham » est née en 1948, à l’occasion d’une série de réunions d’évangélisation à Modesto en Californie. Celui qui deviendra le plus célèbre évangéliste du XXème siècle, Billy Graham, n’était qu’au début de son ministère, mais il s’engagea à « éviter toute situation qui aurait même l’apparence d’un compromis ou d’une suspicion ». Cet engagement couvrait ses relations avec les femmes, mais aussi la gestion des finances, et ses relations avec les autres églises.

Aujourd’hui, la fameuse règle qui porte son nom fait principalement référence aux relations hommes-femmes. Les hommes qui la pratiquent évitent de passer du temps seul avec une femme, y compris sur le lieu de travail, afin d’éviter toute « tentation » ou toute « rumeur » fondée ou non.

Mais beaucoup se sont élevés contre cette pratique, jugeant qu’elle réduisait les femmes à l’état d’objet sexuel. Pour ses détracteurs, cette règle nuit aux femmes sur leur lieu de travail, les empêchant de constituer un réseau, de partager leurs idées et d’évoluer au sein de l’entreprise.

S’exprimant sur le Christianity Today, Tracey Bianchi estime même que Jésus ne respectait pas une telle règle, lui qui s’est entretenu seul avec la femme samaritaine au puits, et qui consacrait du temps et de l’intérêt aux femmes qui l’entouraient. Il ne se souciait pas non plus de ce que pensait les autres de son attitude.

Si on interroge la Bible sur ces sujets, le chapitre 5 des Proverbes est une exhortation à lutter contre l’adultère. Il indique,

Éloigne-toi du chemin qui conduit chez elle, et ne t’approche pas de la porte de sa maison...

Il n’est pas question de ici de fuir toutes les femmes, mais celle qui est devenue une occasion de chute.

Il poursuit,

Que ta source soit bénie, et fais ta joie de la femme de ta jeunesse, biche des amours, gazelle pleine de grâce : Sois en tout temps enivré de ses charmes, sans cesse épris de son amour.

Le meilleur rempart à l’adultère serait-il donc de cultiver l’intimité dans son propre couple ?

Jésus était radical quand il était question du péché :

Si ton oeil droit est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi; car il est avantageux pour toi qu’un seul de tes membres périsse, et que ton corps entier ne soit pas jeté dans la géhenne.
Matthieu 5:29

Arracher la tentation de sa vie pourrait donc être pour certains, d’éviter tout moment de solitude avec une personne du sexe opposé, homme ou femme d’ailleurs, si la tentation est trop grande.

La solution serait-elle individuelle. La « Règle de Billy Graham » en est une. Elle limite par ailleurs la possibilité d’être faussement accusé. La « Règle de Mike Pence », qui en est une variante et qui ne s’applique qu’aux diners, en est une autre.

Le fait « d’arracher » la tentation quand elle se présente est celle préconisée par Jésus. Peut-on l’appeler « La Règle de Jésus » ?

Son application dépendrait alors de chacun, en fonction de ce qui est dans sa propre vie une occasion de chute.

Les débats restent ouverts.

La rédaction

Crédit image :

Anthony Correia / Shutterstock.com

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