« En raison de cette insécurité, de nombreux Nigérians sont quotidiennement menacés de violence. Certaines de ces violences ont des implications importantes pour la liberté de religion ou de conviction des Nigérians. »
La Commission américaine sur la liberté religieuse internationale (USCIRF) a publié la semaine dernière un rapport sur l’état de la liberté religieuse au Nigeria.
Le rapport fait état de « plusieurs crises sécuritaires simultanées ». Il dénonce les « groupes islamistes militants originaires de la région du nord-est ont étendu leur territoire à l’ouest et au sud », les « groupes armés criminels », qui « ciblent les civils et les infrastructures pour s’enrichir et étendre leur contrôle territorial », ainsi que les « séparatistes associés au mouvement de libération du Biafra », qui « ont pris les armes pour lutter pour la sécession ».
« En raison de cette insécurité, de nombreux Nigérians sont quotidiennement menacés de violence », déplorent les experts avant d’ajouter, « certaines de ces violences ont des implications importantes pour la liberté de religion ou de conviction des Nigérians ».
Et selon le rapport de l’USCIRF, « bon nombre des principaux moteurs de la violence au Nigeria sont liés à la mauvaise gouvernance ».
« L’incapacité de l’État à fournir des services, la sécurité et la justice équitablement à ses citoyens érode la capacité de la société à atténuer les conflits sans violence. (...) Les violations de la liberté religieuse représentent l’un des nombreux impacts de la violence et de l’insécurité généralisées au Nigeria. »
Le rapport cite également le U.S. Holocaust Memorial Museum’s Early Warning Project qui, en 2021, avait classé au huitième rang mondial le Nigeria au sujet du risque de connaître un « nouvel événement de tuerie de masse » au cours de l’année 2022.
« Les Nigérians sont également confrontés aux enlèvements, à la torture, aux traitements inhumains, à la violence sexuelle et sexiste, à la traite et au recrutement forcé ou contraint. Les avancées territoriales et tactiques apparentes de puissants groupes armés en 2022 augmentent encore le risque d’atrocités. Ces atrocités présentent des risques pour la liberté religieuse, entre autres droits et libertés, pour les Nigérians. »
Parmi les recommandations effectuées en conclusion du rapport, USCIRF demande aux Département d’Etat de placer à nouveau le Nigeria dans la liste des pays particulièrement préoccupants, « pour avoir commis et toléré des violations systématiques, continues et flagrantes de la liberté religieuse ».
M.C.