« On aimerait bien faire quelque chose, mais quoi ? On est face à un ennemi invisible, inconnu et très armé. »
Dans la nuit de vendredi à samedi, le village de Solhan, au nord du Burkina Faso, a été la cible d’une attaque terroriste. L’attentat, qui a causé la mort de 160 civils, est l’attaque la plus meurtrière depuis le début de la vague terroriste dans le pays, en 2015.
Burkina : Le bilan de la récente attaque de la localité de Solhan monte à 160 morts, selon des sources locales #AFP pic.twitter.com/Wv6g4OsGsW
— Agence France-Presse (@afpfr) June 6, 2021
L’attaque visait les Volontaires pour la défense de la Patrie puis les assaillants s’en sont pris aux civils qu’ils ont exécutés.
Les 160 hommes, femmes et enfants ont été enterrés par les habitants dans trois fosses communes. L’armée est désormais déployée sur place. Le Chef de l’État-Major des Armées parle d’ « opérations d’envergure en cours ».
Les prêtres de la paroisse de Sebba ont donné à l’évêque de Dori, Mgr Dabiré le témoignage d’un survivant qui a donné l’alerte.
« Au petit matin, jusqu’à 6h, des hommes armés ont envahi la localité. Ils ont tiré des coups en l’air, avant de passer de maison en maison parce que les gens étaient encore au lit. Ils les ont exécutés purement et simplement. Ils ont ensuite brûlé le marché, les maisons, les boutiques, des véhicules, des camions, des moyens de transport qui étaient stationnés dehors. »
Pour l’évêque burkinabé, il pourrait s’agir de « représailles ». Il déplore un sentiment d’impuissance.
« On aimerait bien faire quelque chose, mais quoi ? On est face à un ennemi invisible, inconnu et très armé. »
Selon des sources de l’Agence Fides, il s’agirait « d’affirmer leur capacité à contrôler le territoire ».
« D’après une première évaluation, les autorités du pays semblent croire que ceux qui ont perpétré le massacre voulaient affirmer leur capacité à contrôler le territoire. L’armée a en effet organisé des groupes d’autodéfense des villages de la région. Avec ces massacres, les terroristes semblent avoir voulu répondre à ces initiatives défensives. En tout cas, cette zone est stratégique car elle relie le Mali et le Niger, en passant par le Burkina Faso. »
Après ce massacre de Solhan, c’est le village de Tadaryat qui a été pris pour cible. On y déplore 14 morts.
M.C.