
Après une semaine de mobilisation en Colombie et alors qu’une nouvelle journée de protestation, qui a donné lieu à des violences policières, s’est déroulée hier, le chanteur Justin Bieber a appelé à prier pour le pays.
Des manifestations rassemblent des milliers de personnes en Colombie depuis plus d’une semaine. Lancées pour protester contre un projet de réforme fiscale, ces manifestations se sont transformées en protestations contre l’actuel gouvernement, et ont été sévèrement réprimées par la police. Face à cette situation alarmante, Justin Bieber lance un appel à la prière sur son compte Instagram pour les colombiens.
Dans le publication, qui a été été likée plus de deux millions de fois, le chanteur déclare que si il n’est « pas vraiment sûr des tenants et des aboutissants de ce qui se passe », il voit « clairement que le chaos règne actuellement en Colombie » et demande à ce que les internautes, garde « le peuple colombien dans [leurs] leurs prières ».
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Mercredi dernier, des milliers de colombiens ont manifesté dans plusieurs villes du pays pour protester contre un projet de réforme fiscale proposé par le président de droite Ivan Duque qui souhaite relancer l’économie du pays qui a été affecté par la pandémie. Une initiative rejetée par plusieurs syndicats et par des associations indigènes qui considèrent que cette réforme fragiliserait la classe moyenne, déjà impactée par la crise sanitaire.
Alors que les manifestations se sont poursuivies les jours suivants, le président colombien a déclaré vendredi 30 avril qu’il allait réviser son projet de réforme. Le dimanche suivant, il a annoncé le retrait définitif du projet rapporte RFI. Malgré ce recul, les manifestations ont continué et se sont transformées en mouvement de protestation contre le gouvernement, donnant lieu à des incidents violents.
#UPDATE The UN rights office condemned Tuesday the "excessive use of force" by security officers in Colombia, after numerous deaths during days of protests against a proposed tax reform pic.twitter.com/p1Dwvo3PEp
— AFP News Agency (@AFP) May 4, 2021
Dans un communiqué publié mardi, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) s’est déclaré « profondément alarmé par les événements survenus dans la nuit de lundi et mardi dans la ville de Cali, en Colombie où ‘la police aurait ouvert le feu sur des manifestants qui protestaient contre les réformes fiscales, tuant et blessant un certain nombre de personnes' ». Marta Hurtado, porte-parole du HCDH, a souligné la solidarité de l’organisation avec « les personnes qui ont perdu la vie ».
« Nous exprimons notre profond choc face à ces événements et soulignons notre solidarité avec les personnes qui ont perdu la vie, ainsi qu’avec les blessés et leurs familles. »
Amnesty International rapporte qu’au 3 mai, « les organisations de la société civile ont fait état de 26 personnes tuées à la suite de la répression de la police nationale et de 761 arrestations arbitraires » ainsi que « 142 victimes de mauvais traitements, 9 victimes de violences sexuelles et 56 plaintes de personnes disparues ». La directrice des Amériques pour Amnesty, Erika Guevara Rosas, a appelé les autorités colombiennes à « enquêter rapidement » et de manière « indépendante et impartiale » sur ce « recours excessif et inutile de force ».
« Les autorités colombiennes doivent enquêter rapidement, de manière indépendante et impartiale sur toutes les allégations de recours excessif et inutile à la force contre des manifestants, qui a entraîné des dizaines de morts et de blessés, des détentions arbitraires, des actes de torture et de violences sexuelles, et des rapports de personnes disparues. De même, ils doivent respecter la liberté d’expression et de la presse et garantir que ceux qui pratiquent le journalisme peuvent couvrir les faits en toute sécurité. »
Camille Westphal Perrier
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