Manifestations à Bruxelles et Lille pour la RDC : "En tant que chrétiens, nous devons être du côté de l’opprimé"

manifestations_a_bruxelles_lille_rdc_chretien_cote_opprime

Le week-end dernier, deux manifestations distinctes ont eu lieu, l’une à Bruxelles et l’autre à Lille, pour dénoncer la guerre qui fait rage dans l’est de la République démocratique du Congo. InfoChrétienne a recueilli la parole de certains chrétiens sur place.

À Bruxelles, plus d'un millier de personnes ont manifesté pour dénoncer la guerre à l'est de la République démocratique du Congo à Bruxelles le 2 mars, selon le média belge RTBF. Ils ont répondu à l'appel de plusieurs associations dont l'organisation de solidarité internationale ONG 11.11.11 ou encore Viva Salud une ONG qui lutte pour le droit à la santé sur le plan mondial. 

Parmi eux, des chrétiens ont souhaité manifester pour soutenir la RDC et dénoncer la situation mais également pour refléter le Christ. "Jésus nous appelle à soutenir ceux qui souffrent et à aider ceux qui sont dans le besoin", nous a confié Ellie Mbatso, une mère de famille belge. "Au-delà de ma foi, je suis congolaise et mon cœur reste attaché à mon pays d’origine même si je suis en Belgique depuis plusieurs années", a-t-elle ajouté.

De son côté Vira Kisokolo, une mère de trois enfants vivant à Bruxelles, estime qu’en tant que chrétiens, il faut se "positionner du côté de celui que l’on opprime".

"J’étais présente pour soutenir toute cette population qui n’a pas de voix, qui se retrouve seule. Rester sans rien dire et sans rien faire c’est être complice de ces massacres. En tant que chrétiens, nous devons nous positionner du côté de celui que l’on opprime."

"Être un artisan de paix"

La veille, s’est également déroulée une manifestation contre le massacre des populations en RDC à Lille. Selon l'Association Moket, à l'initiative du rassemblement avec l'association Mouvement de Mise à Jour pour la Renaissance de la Nation Kongo, une petite centaine de personnes étaient présentes. "Tous les criminels doivent être poursuivis pour les crimes perpétrés et la justice doit être rendue" a déclaré Benie Moke Matia, présidente de l'Association Moket.

"À travers cette manifestation, nous disons non à la guerre économique. Nous nous opposons aux crimes contre l'humanité car cette guerre a fait plus de 8 millions de morts. Nous souhaitons également mettre face à leurs responsabilités les gouvernements congolais, français et européens."

Pour Jonathan Bohulu Loola, un étudiant lillois en conseil de vente, sa présence lors de cette manifestation lui a permis de mettre en avant plusieurs valeurs prônées par la Bible telles que la fraternité, la justice ou encore la paix.

"En soutenant les Congolais qui sont victimes de violences et d’agressions, les chrétiens manifestent leur solidarité envers ceux qui souffrent d’injustice", a-t-il déclaré. Le rassemblement était également l’occasion pour le jeune homme d'être un "artisan de paix" dans un contexte de cruauté extrême.

"Manifester est un moyen de dénoncer l’injustice et de contribuer à la recherche de la paix. Ainsi nous devenons des artisans de paix dans un contexte où la violence et l’agression dominent."

"Tous les signaux d’alerte sont au rouge"

Depuis le début de l’année, les offensives du M23, soutenu par le Rwanda, ont amené "plusieurs centaines de milliers de personnes" à fuir les zones de combats, selon le Coordonnateur humanitaire de l’ONU.

Le 27 février dernier, les Nations Unies et les autorités congolaises ont lancé le Plan de réponse humanitaire. L’objectif est de venir en aide à onze millions de personnes, dont près de huit millions de déplacés internes grâce à un financement de 2.54 milliards de dollars. "Tous les signaux d’alerte sont au rouge" a déclaré le Coordonnateur humanitaire de l’ONU en RDC.

Depuis plus de trente ans, les combats s’enchaînent dans cette partie du monde riche en ressources naturelles, telles que le coltan, l’or, les diamants et le cobalt. "L’exploitation de ces minerais est un moteur important de conflits prolongés entre les groupes armés (110 dans le pays, NDLR). Certains groupes sont financés par le contrôle qu’ils exercent sur une partie de ces ressources", explique Amnesty International.

Mélanie Boukorras 

Crédit image : Ellie Mbatso

Dans la rubrique International >



Les nouvelles récentes >