Malawi : L’évêque de Mangochi appelle l’état à mettre en place des lois plus sévères contre les violences à l’égard des femmes

« Il est triste d’entendre chaque jour à la radio, de lire dans les journaux et de voir à la télévision des nouvelles de violence liée au sexe et de viols. En tant qu’Eglise nous sommes désolés et c’est pourquoi nous demandons aux journalistes de nous aider à trouver des réponses à ce problème. »
Selon un rapport de l’ONU publié en 2016, environ 38% des femmes du Malawi de 15 à 49 ans ont subi des violences sexuelles au moins une fois dans leur vie.
Face à ce constat, l’évêque de Mangochi, Montfort Stima, également président de la Communication Research and Social Welfare de la Conférence épiscopale du Malawi (ECM) lance un appel à l’état pour renforcer les lois contre les violences faites aux femmes. Il s’est exprimé à ce sujet lors d’un séminaire dédié à la santé mentale destiné aux journalistes catholiques, séminaire qui s’est tenu au Bishop Nervi Center de Lilongwe.
L’évêque déplore la « violence liée au sexe » qui est présente chaque jour au Malawi. Des propos rapportés par l’Agence Fidès :
« Il est triste d’entendre chaque jour à la radio, de lire dans les journaux et de voir à la télévision des nouvelles de violence liée au sexe et de viols. En tant qu’Eglise nous sommes désolés et c’est pourquoi nous demandons aux journalistes de nous aider à trouver des réponses à ce problème. »
Il appelle le gouvernement à agir et à mettre en place de nouvelles lois pour réfréner les prédateurs sexuels :
« Ma requête au gouvernement consiste à dire qu’il devrait amender les lois de manière à ce qu’il ne vienne à l’esprit de personne de violer nos femmes et nos filles. »
Montfort Stima encourage aussi les malawiens à « examiner [leur] pratique culturelle » qui contribue à présenter les femmes comme inférieures de l’homme.
« Nous devons examiner notre pratique culturelle, par exemple au cours des cérémonies nuptiales, les personnes ont l’habitude de chanter une chanson ‘kapilire komwe unka iweko’ qui affirme que les hommes ont le pouvoir de nuire à leurs épouses. Ceci contribue beaucoup à faire sembler les femmes et les jeunes filles inférieures aux hommes. »
Un appel qui fait écho aux manifestations qui ont eu lieu le 3 novembre dernier, rassemblant des centaines de malawiennes et de malawiens. À Blantyre, capitale de la région sud du pays, la manifestation a été menée par l’Association des femmes des médias au Malawi. Un média américain rapporte que les femmes journalistes portaient des pancartes appelant à des mesures strictes contre les délinquants sexuels. D’après la présidente de l’association, Edith Kambalame, ces problèmes de violences sexuelles persistent dans le pays parce que les « lois ne sont pas assez strictes. »
C.P
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