"Ma Bible" sur Présence Protestante : Moïse, donner sa langue à Dieu

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Moïse, figure du doute et de l’appel divin, est au cœur d’un nouvel épisode de Ma Bible, l’émission de Présence Protestante diffusée sur France 2 ce dimanche et disponible en replay pendant un mois. À l’image de ce héros biblique, chacun traverse des hivers intérieurs, s’accrochant à une flamme vacillante, dans l’attente d’un souffle capable de raviver l’espérance.

"David était fatigué. - 2 Samuel 21

"Jésus, fatigué du voyage, était assis au bord du puits." - Jean 4.5

Je l’avoue, je suis fatigué. Bruits de guerres, catastrophes climatiques, fin de l’hiver, manque de lumière, de cholécalciférol, et en cascade : manque de peps, besoin de reconnaissance, avec en bonus, les syndromes de fin-du-monde-donc-à-quoi-bon et de l’imposteur qui rôdent autour…

Je vais donc faire ici une petite séance de thérapie. Merci de m’en donner l’occasion.

Au milieu de tout ce marasme hivernal, un point commun m’est apparu entre les programmes diffusés le 2 mars, Ma Foi… La gestion des ressources et celui du 9 mars, Ma Bible – Moïse – Donner sa langue à Dieu.

Dans chacun de ces programmes, et même, si l’on creuse un peu plus loin, dans le documentaire Une foi qui désarme (diffusé le 16 février, voir article précédent), c’est le même constat : les témoins, les invités, les personnages de ces programmes en sont au même point :

"Normalement, je n’aurai jamais dû être là. À vue humaine, ce n’était pas ma place."

Cette incapacité à remplir sa mission c’est ce que dit Moïse – assez gonflé – à Dieu. Il a enlevé ses chaussures en arrivant au Buisson-ardent, mais, au pied du mur, il négocie : il n’a pas envie, il ne veut pas, il n’est pas capable d’être l’envoyé de Dieu. La preuve : il balbutie, bégaie, ne sait pas parler. Idem pour l’invité de David Sautel sur le plateau de Ma Foi…, Jean-Marc Semoulin, qui, avec un 3 sur 20 à son examen de BTS agricole, ne pensait vraiment pas qu’un tel avenir allait s’ouvrir devant lui ; pareil encore le champion d’ultra-trail, David Niblack, arrivé 18e au Spartathlon (246km) qui a commencé dans la discipline sur le tard, alors qu’il avait encore le gabarit d’un étudiant fluet. Cherchez l’erreur. Franchement, qui voudrait de Dieu comme directeur de casting chez Marvel ou DC ?

Il n’y a que certains rois ou roitelets de passage sur terre (ouf, c’est rassurant), qui se bercent d’illusions. Ils s’y enferment d’ailleurs, comme des fous, dans la camisole de leurs courtisans. Ceux-là croient qu’ils sont arrivés là où ils sont par leurs propres forces, par leur intelligence, leur stratégie, leur pugnacité, leur calibre. Que nenni, nous le savons.

Nous autres, communs des mortels vaguement sensés, ne perdons pas de vue le chemin parcouru. Comment c’était difficile, et comme ça l’est encore quand il faut se lever, chaque matin, prendre son courage à deux mains, ne pas se laisser envahir devant le miroir par la mine défaite qui nous contemple. Pour celui qui est fatigué, chaque jour est un combat, chaque marche d’escalier, une victoire.

À mon petit niveau, j’ai constaté que cette lassitude m’envahissait souvent à deux périodes de l’année : en novembre, quand le rideau de grisaille s’installe, et fin février, quand j’ai tout donné et que je n’ai plus de jus.

Novembre passe généralement grâce aux réserves de l’été et de l’automne. Il y a encore beaucoup de fruits, des courges, l’envie de fête, des vitamines en stock. Mais fin février, début mars, c’est plus dur. Noël n’a jamais été reposant, ni la trêve de février.

Alors j’attends. C’est tout. Sérieusement ! Je n’ai pas la moindre idée de comment tout cela va finir. La seule chose que je sais, c’est que ça va finir. Comme les vieux qui regardent les nuages par la fenêtre, je mets mes angoisses en pause et j’attends que la météo change. Car de cela, au moins, je suis certain. Je n’ai pas besoin de négocier, comme Moïse. Je n’ai aucune capacité innée pour courir le moindre marathon, et je n’ai pas non plus l’envie de m’entraîner pour. Par contre, ce que j’ai, c’est ce tout petit feu dans l’âtre de mon hiver, et trois idées vieilles et toutes sèches comme de la paille, dont personne ne voudrait.

Et j’attends avec ma petite foi que le souffle léger de l’Esprit de Dieu, esprit de vie, souffle sur les braises vacillantes de mon hiver et qu’il m’anime.

Ma Bible : Moïse, donner sa langue à Dieu a été diffusé dimanche 9 mars sur Présence Portestante, l'émission est disponible en replay jusqu'au 8 avril sur France TV.

Avec Michaël de Luca, professeur de langues anciennes ; Evelyne Frère, spécialiste en communication bienveillante ; Valérie Mitrani, pasteure ; et Joseph Gotte, doctorant en communication politique. Une émission préparée par Éric Denimal et réalisée par Jean-Rodolphe Petit-Grimmer en partenariat avec l’Alliance biblique française.

Christophe Zimmerlin, pour Présence Protestante


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