"L'universalisme chrétien" contre les "armées folles" : Macron décore le père Pedro à Madagascar
Une "armée de paix" contre des "armées folles" et une once d'"universalisme chrétien": Emmanuel Macron s'est laissé allé à un moment de ferveur jeudi, au milieu de milliers d'enfants des quartiers pauvres d'Antananarivo.
"Moi, je suis le président d'une République qu'on dit laïque. Mais dans la République française avec sa liberté, son égalité, sa fraternité, il y a tellement de choses qui ressemblent à l'universalisme chrétien (..) A la fin, la racine est la même", a lancé le président français lors d'une visite au père Pedro Opeka, symbole de la lutte contre la pauvreté à Madagascar.
Emmanuel Macron, qui se rendra samedi aux obsèques du pape François, et son épouse Brigitte sont arrivés dans un gymnase en liesse, chauffé par plusieurs heures d'attente, entre chants religieux, "alléluia" et "gloire à Dieu".
Les enfants, aux couleurs de Madagascar ou de blanc vêtus, ont enchaîné les danses et applaudi à tout rompre devant le couple présidentiel, alignés dans les gradins jusqu'à la cîme du gymnase.
En surplomb de la foule, des photos du défunt pape, François, venu sur les lieux en 2019, une décharge transformée en lieu de vie sous les auspices du père Pedro au village d'Akamasoa.
"Ici il a senti une joie énorme, un bonheur qu’il n'oubliera jamais. C'est ce qu’il m’a dit", a confié le religieux, 76 ans, qui fut élève séminariste de son compatriote en Argentine.
Prenant la parole derrière un pupitre tricolore, Emmanuel Macron a longuement rendu hommage au père, qui vit depuis 50 ans à Madagascar et qu'il a décoré de la Légion d'honneur. "Le mariage de la bonté, de la volonté, c'est unique et ça, ça change le monde", a-t-il assuré.
S'adressant ensuite aux enfants, le président leur a dit : "Dans ces temps devenus fous où nous nous débattons, vous êtes la plus belle armée du monde", "une armée de paix", "inarrêtable".
Avant d'évoquer les combats à mener pour la paix, contre la pauvreté, le changement climatique, un brin pessimiste.
"Nous, on va essayer de continuer de se battre pour arrêter les armées folles de ceux qui veulent conquérir des bouts de terre, qui veulent semer la misère", a-t-il lâché.
"J'ai conscience qu'on ne sera pas au rendez-vous (..) mais je vous promets qu'on mettra toutes nos forces pour que vous puissiez faire mieux que nous, parce que vous ferez mieux que nous", a-t-il conclu.
La Rédaction (avec AFP)
