L’ONU préoccupée « par la prolifération des discours de haine et des messages incitant à la violence » en RDC

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Mardi à Genève, le directeur de la division des opérations sur le terrain du Haut-Commissariat aux droits de l’homme (HCDH) a exprimé sa préoccupation quant à la « prolifération des discours de haine et des messages incitant à la violence, à la discrimination et à l’hostilité » en République démocratique du Congo (RDC).

« Je reste préoccupé par la prolifération des discours de haine et des messages incitant à la violence, à la discrimination et à l’hostilité, notamment en relation avec la compétition politique, le conflit armé dans l’est et les conflits intercommunautaires dans le reste du pays », a déclaré Christian Salazar Volkmann, directeur de la division des opérations sur le terrain du Haut-Commissariat aux droits de l’homme (HCDH) devant le Conseil des droits de l’homme, mardi.

Un an avant les prochaines élections présidentielles, l’ONU estime qu’il est important que la « situation sécuritaire » ne se détériore pas.

Selon la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO), ces « discours de haine et d’incitation à la violence » sont des obstacles importants à la « cohésion sociale » dans le pays.

La cheffe de MONUSCO, Bintou Keita, qui est également représentante spéciale du Secrétaire général pour la RDC, estime en outre que de tels discours risquent de « précipiter certaines régions du pays vers la violence généralisée ».

La situation sécuritaire du pays est en effet préoccupante, notamment dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri. Nous vous rapportions justement hier, une attaque attribuée aux rebelles ADF (Forces démocratiques alliées) qui a fait au moins dix morts parmi les civils, dont un pasteur, et une vingtaine de disparus dans la province du Nord-Kivu mardi soir.

L’ONU regrette que « les mesures prises pour appliquer l’état de siège, entré en vigueur le 6 mai 2021 dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, ne semblent pas avoir dissuadé les groupes armés d’attaquer les civils, notamment dans les sites de personnes déplacées ».

Bien décidée à lutter contre ce fléau, la Mission onusienne a lancé un « groupe de travail sur la prévention et la réponse aux discours de haine » tandis que le HCDH appelle Kinshasa « à prendre sans délai les mesures nécessaires pour contrer ce phénomène ».

Pour rappel, la RDC est classée 40e dans l’Index mondial de Persécution des Chrétiens 2022 de l’ONG Portes Ouvertes. L’organisation indique que si le pays « est très majoritairement » chrétien, « des groupes armés islamistes persécutent violemment les chrétiens du Nord-Est et menacent la liberté de culte ».

« La situation en République Démocratique du Congo est très complexe. De nombreux groupes armés s’opposent, dont certains qui ont un programme islamique expansionniste. Les violences persistantes contre les chrétiens ont provoqué un fort déplacement de population et suscitent une grande inquiétude », poursuit l’organisation de défense des chrétiens persécutés.

Camille Westphal Perrier

Crédit image : Shutterstock / Katja Tsvetkova

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