Au risque de me répéter, l’édito du jour s’ouvre à nouveau sur le rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (CIASE) publié hier.
C’est évidemment un sujet d’une grande importance et les victimes de ces abus méritent toutes notre attention et nos prières. Comment les accompagner ? Comment « rétablir ce qui a été abimé et reconstruire ce qui a été brisé » (pour reprendre les propos de Jean-Marc Sauvé, président de la commission) ?
La CIASE propose un début de réponse avec 45 recommandations qui s’intéressent tant à la reconnaissance des victimes, qu’à une réforme du droit l’Eglise en passant par une révision de la vision de la sexualité.
Le fléau des abus sexuels ne touche évidemment pas que l’Eglise catholique et n’est évidemment pas une spécificité française.
Le comité exécutif de la Convention baptiste du Sud, plus grande dénomination protestante du pays, a voté hier pour que le privilège avocat client soit levé dans le cadre d’une enquête sur leur gestion des abus sexuels.
Un vote qui a suscité trois semaines de réunions, des dizaines de déclarations et des heures de débats houleux. Ed Litton, président de la Convention baptiste du Sud depuis juin dernier, a déclaré être « reconnaissant » qu’après de « nombreuses semaines de discussions difficiles, l’enquête complète, transparente et sans entrave puisse maintenant commencer ».
Pour accompagner au mieux les victimes, il faut d’abord enquêter, quantifier, analyser c’est ce qu’a fait la CIASE et c’est ce que s’apprête à faire la Convention baptiste du Sud.
Le Pew Research Center a étudié les croyances et les pratiques religieuses dans 198 pays au cours de l’année 2019 et vient de rendre son douzième rapport annuel. Ce ne sont pas cette fois les victimes d’abus sexuels qu’il s’agit d’accompagner grâce à cette enquête, mais les victimes de persécutions religieuses, pour mieux connaître et comprendre leur contexte et leurs besoins.
Des actualités qui nous invitent à prier pour toutes les victimes d’abus, les victimes d’abus sexuels en France, aux Etats-Unis et partout ailleurs, ainsi que les victimes de persécutions religieuses.
En conclusion, je souhaite évoquer l’accompagnement ultime, celui de la vie à la mort. Je vous invite à découvrir le très bel hommage du pasteur Marcel Kouamenan prononcé aujourd’hui en l’église Saint-Germain-des-Prés, à Paris pour accompagner Bernard Tapie dans son dernier voyage.
Camille Westphal Perrier