Nous sommes au lendemain de la Journée internationale des Droits de l’Homme. À l’occasion de cette journée, le prêtre jésuite Cedrik Prakash SI, très engagé dans la lutte contre les inégalités et pour les droits des citoyens, s’est exprimé à propos de la situation de l’Inde. Il dénonce une année 2020 marquée par la pandémie durant laquelle les droits fondamentaux ont été largement bafoués dans son pays.
Parmi les droits qui ont été mis en péril en Inde en 2020, le jésuite évoque notamment les droits fondamentaux des travailleurs et les personnes sans ressources, la liberté religieuse ainsi que les droits environnementaux.
Les actualités du jour mettent justement en lumière des situations dans lesquelles ces libertés et ces droits sont également menacés.
À commencer par la Syrie où la guerre a fait plus de 500 000 morts et près de 12 millions de déplacés qui meurent de malnutrition et de froid. Le cardinal Zenari, nonce apostolique en Syrie, dénonce « la plus grave catastrophe humanitaire depuis la fin de la Seconde guerre mondiale ».
Aux Etats-Unis, pays pourtant riche, de nombreux foyers américains ont vu leur niveau de vie baisser drastiquement à cause de la pandémie. Beaucoup ont perdu leur emploi et luttent pour joindre les deux bouts et même se nourrir. Selon l’organisation, Feeding America, engagée dans la lutte contre la faim, plus de 54 millions de personnes pourraient avoir des difficultés à se nourrir cette année faute de ressources.
En Inde, toujours, on déplore une grave atteinte à la liberté religieuse après l’enlèvement d’un pasteur alors qu’il distribuait des bibles dans la rue. Il a été menacé d’être offert en sacrifice à leur divinité par ses malfaiteurs et a passé plusieurs jours sans eau et sans nourriture enfermé avant d’être secouru par une voisine.
À Jérusalem, une atteinte à la liberté religieuse a également été commise avec une tentative d’incendie contre la basilique de l’Agonie située au pied du mont des Oliviers. Le patriarche de Jérusalem dénonce « un crime inspiré par une idéologie extrême qui cherche à chasser les chrétiens de Terre Sainte ».
Quant aux droits environnementaux, comment ne pas évoquer l’Accord de Paris qui fêtera demain ses 5 ans, et son bilan très insuffisant pour respecter l’objectif de contenir les émission en-deçà de 1, 5°C.
Une bonne nouvelle de ce côté là cependant, en France où 500 communautés religieuses ont obtenu le label Eglise verte et s’engagent pour la conversion écologique de l’église !
En ce 11 décembre, alors que nous sommes entre deux dates importantes que sont la Journée internationale des Droits de l’Homme et la date anniversaire de l’Accord de Paris, rappelons-nous que ces deux combats sont bien loin d’être gagnés.
En tant que chrétiens c’est aussi notre rôle de nous engager dans la lutte pour les Droits de l’Homme et pour la protection de l’environnement, deux causes qui sont étroitement liées pour bâtir un monde plus juste.
Camille Westphal Perrier