« Ça fait trente ans que je suis dans le graffiti et c’est la première fois que je vois ça : un artiste qui promeut un autre nom que le sien. »
Depuis le mois d’octobre, les tags « Jésus sauve » se multiplient à travers toute la capitale, sur les murs, les compteurs, les boîtes aux lettres ou encore les cabanes de chantier. Twitter s’est enflammé autour de ce phénomène sous le #JésusSauve.
When (not) in #Rome...visit #Paris in February 2019 - Day 3/4. #Parigi #France #streetartParis #urbanart #streetart #graffiti #graffitiart #art #arte #StDenis #Jesus #MarksandSpencer #JoanofArc #TheQueen #DianaPrincessofWales #PrincessDiana #Jesussauvehttps://t.co/MMqojLsgM6 pic.twitter.com/2441NeJctP
— Roman Despatches (@romandespatches) April 8, 2019
Pour le tagueur « Mr X », l’auteur est un « vrai graffeur », mais sa démarche est unique :
« Ça fait trente ans que je suis dans le graffiti et c’est la première fois que je vois ça : un artiste qui promeut un autre nom que le sien. »
Qui donc est ce graffeur ? Alors que chacun cherchait à connaître l’identité de l’artiste, les journalistes de La Vie ont mené leur enquête. Youna Rivallain explique que leur enquête les a d’abord menés vers l’Église Protestante unie de France, qui leur a répondu :
« Ce n’est pas dans nos méthodes, allez voir du côté des évangéliques. »
Pourtant, du côté du CNEF, on affirmait ne pas connaître l’origine des tags. Un pasteur les renvoie ensuite du côté de « H24 pour Jésus » :
« Ça ressemble aux méthodes de “H24 pour Jésus”, une église qui fait de l’évangélisation dans le métro. »
Mais rien non plus du côté de cette église.
La réponse viendra de Guillaume Bourin, pasteur et ancien graffeur, qui a été contacté par un collectif d’artistes en lien avec l’auteur des mystérieux tags. Il fréquente une église évangélique parisienne depuis quelques mois. Le pasteur explique :
« Cette église charismatique extrême prêche davantage les miracles que l’éthique, ce qui pourrait expliquer la démarche un peu anarchique de ‘Jésus sauve’, mais aussi des messages dérivés comme ‘Jésus sauve et guérit’. [...] Il voulait juste évangéliser, tout simplement. »
L’auteur a été identifié par les autorités et arrêté. Dans l’attente d’un jugement, il risque une peine de prison. Mais d’autres ont déjà pris le relais.
M.C.