Présidée par Jean-Noël Dumont, l’Association des philosophes chrétiens organise un colloque sur Crédulité, Croyance, Foi qui se tiendra au Centre Sèvres (35 bis rue de Sèvres, 75006 Paris) le 19 Novembre prochain.
Dans une approche multi-confessionnelle qui se veut aussi bien philosophique que théologique, il s’agira d’entendre plusieurs conférences sur ce sujet par des chrétiens aussi bien catholiques que protestants, tous engagés de par leur profession dans la réflexion philosophique et théologique. Qu’est-ce qui distingue la croyance religieuse d’une simple crédulité superstitieuse ? Existe-t-il des « raisons de croire » ? La foi est-elle contraire à la raison ? La science a-t-elle réussi à évacuer les croyances religieuses ? « Croire » et « avoir la foi », est-ce la même chose ? La foi repose-t-elle sur un sentiment ? Sur une décision ? Est-elle donnée par Dieu ? Que penser de l’expérience mystique et quelle valeur lui attribuer ?
Des questions apologétiques
Ce sont toutes ces questions apologétiques que ce colloque se propose d’aborder afin d’aider les chrétiens à approfondir leur intelligence de la foi. Une foi, en effet, qui ne chercherait pas à « rendre raison de l’espérance qui l’habite » (I Pierre 3:15) serait sans doute suffisante au salut, mais elle risquerait fort de ne pas pouvoir se communiquer. Mais comment rendre raison de l’espérance qui nous habite sans être capable de produire un discours intelligible aussi pour les non-croyants ?
Cette argumentation rationnelle ne donnera pas la foi
Il s’agit, certes, de bien comprendre que cette argumentation rationnelle ne donnera pas la foi, car la foi est un don de Dieu, et elle seule est capable de produire la persuasion du cœur, lorsque Dieu incline et purifie celui-ci : en ce sens, il y aura toujours, dans la foi, quelque chose qui dépasse la raison puisqu’il n’est pas possible de produire la foi par un discours rationnel, et que la foi renvoie davantage à une attitude existentielle, celle qui consiste à faire confiance à Dieu, qu’à une forme de connaissance encore partielle et imparfaite. Mais cela ne signifie pas pour autant que la foi serait de l’ordre d’une crédulité aveugle est superstitieuse. C’est là tout l’intérêt de ce colloque que de montrer que si la foi est irréductible à la raison, celle-ci reste néanmoins nécessaire pour démasquer les croyances infondées, celles qui reposent sur de simples superstitions ou sur une expérience biaisée.
Nul doute que les participants à ce colloque en sortiront renforcés dans leur foi, et ils pourront même assister, dans la foulée, à la conférence du théologien et pasteur Henri Blocher sur La nouvelle création, qui aura lieu à 18 h 30, au 72 rue de Sèvres !
Charles-Éric de Saint-Germain