L’Arabie saoudite prive les écoles internationales des fêtes non islamiques

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Le ministère de l’Éducation saoudien a pris un décret qui interdit aux écoles pour expatriés de signaler les événements non islamiques et d’organiser des fêtes non musulmanes comme Pâques, Noël ou le Nouvel An,  relaie le journal qatari panarabe libéral basé à Londres The New Arab, un média qui tente de contrebalancer Al Jazeera, proche des Frères musulmans.

Le Gouvernement du Roi Salmane est revenu sur l’autorisation accordées aux écoles internationales de libérer leurs élèves pour les vacances de Noël et de Pâques. Elles n’ont par ailleurs, plus le droit de modifier les dates des examens pour éviter qu’elles ne coïncident avec les jours fériés non islamiques. Toute école qui ne respecterait le décret verrait son permis révoqué.

Les écoles destinées aux enfants d’expatriés bénéficiaient d’une autorisation

Les écoles publiques saoudiennes ne signalent que les fêtes islamiques, mais dans ce pays, où les non musulmans ne sont autorisés à pratiquer leur culte qu’en secret – avec toutefois le risque d’intervention de la mouttawa, la police religieuse -,  les écoles destinées aux enfants d’expatriés, travailleurs recrutés par des entreprises nationales ou étrangères et personnels diplomatiques, bénéficiaient d’une autorisation.

Le pays a besoin de ces expatriés, mais leur refuse des droits culturels et cultuels

Selon les chiffres publiés par le Département des statistiques et de l’information saoudien en février dernier, les expatriés étaient l’an passé au nombre 10,4 millions sur une population totale de 31,52 millions dans le royaume. La majorité des travailleurs étrangers sont issus de pays musulmans, et en ce qui concerne l’Occident, il y aurait environ 100 000 expatriés. La population étrangère issue d’un pays chrétien ou historiquement chrétien la plus nombreuse est la communauté philippine ; un rapport des Nations unies de 2006 avançait le nombre de 500 000, mentionnant toutefois qu’il pourrait y en avoir 900 000. Les écoles pour expatriés concernent cependant surtout les Occidentaux.

Les étudiants musulmans chiites sont également privés du droit de manquer des cours pour célébrer la fête de l’Achoura durant laquelle ils commémorent le massacre de l’imam Hossein et de sa famille par des Omeyyades, et les persécutions et discriminations subies par leur communauté. Le régime wahhabite, qui défend un islam sunnite rigoriste, s’oppose à l’Iran chiite, mais relègue aussi ses propres chiites aux marges de la vie saoudienne. Ils représentent entre 10 et 15% de la population.

L’Arabie saoudite a fait le choix de la charia absolue

L’Arabie saoudite a fait le choix de la charia, et la Constitution du Royaume dispose en son article 23 : « L’État protège la foi islamique et applique la Charia islamique. L’État impose le bien et combat le mal ; il accomplit les devoirs auxquels l’appelle l’Islam. » Pour Riyad, la loi divine est non seulement supérieure à celle des hommes, mais n’accepte pas sa dissidence.

En décembre 2012, la police religieuse avait arrêté 41 chrétiens au motif qu’ils complotaient en vue de célébrer Noël. Parmi les autres  invités du diplomate asiatique organisateur de la fête privée, il y avait deux musulmans saoudien et égyptien, selon le média libanais Al-Akhbar. L’hôte et les deux musulmans avaient été décrits comme « gravement intoxiqués ». Un an plus tard, la mouttawa avertissait qu’elle veillerait à ce qu’aucun commerçant ne vende de fleurs ou de peluches à l’occasion du Nouvel An.

Hans-Søren Dag


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