
« Je fais appel à toutes les institutions du Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés et au gouvernement éthiopien afin que soient activés tous les instruments utiles afin de soulager les souffrances de ces réfugiés particulièrement vulnérables. »
En Ethiopie, les combats qui font rages entre le pouvoir en place et la région dissidente du Tigré « se sont rapprochés hier du camp de réfugiés de Shimelba - qui accueille 6500 réfugiés érythréens » rapporte Babar Baloch, porte parole du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Une aggravation de la crise humanitaire dans cette région face à laquelle le HCR se déclare « extrêmement préoccupé ».
🇪🇹 En Ethiopie, les combats dans la région du Tigré se sont rapprochés du camp de réfugiés de Shimelba – qui accueille 6500 réfugiés érythréens – ce qui soulève des inquiétudes quant à un déplacement massif depuis ce camp. https://t.co/WlFlujcakj
— Le HCR (@Le_HCR) November 16, 2020
Le prêtre de l’archidiocèse d’Asmara, Mussie Zerai, très engagé auprès des migrants, lance un appel à l’Union européenne pour la protection des réfugiés érythréens présents dans la région du Tigré. Dans ses déclarations à l’Agence Fidès, le prêtre décrit une « situation dramatique » sur le terrain malgré les efforts de la population locale et dénonce les conditions d’accueil des réfugiés en Ethiopie.
« Au Tigré errent des milliers d’érythréens, souvent faméliques, exposés à toute forme d’exploitation et d’abus. Cette situation augmente le désespoir, créant pour ceux qui trafiquent en êtres humains des conditions favorables, l’exode vers le Soudant et la Libye augmentant à cause des très mauvaises conditions de non-accueil qu’ils trouvent aujourd’hui en Ethiopie. »
Son appel s’adresse en particulier à l’Union européenne à qui il demande « d’investir des ressources afin de rendre digne l’accueil de ces réfugiés érythréens en Ethiopie en garantissant l’accès au droit d’asile, aux études, aux soins médicaux et au travail ». C’est d’après le prêtre « la meilleure manière » de pouvoir accueillir ces érythréens près de chez eux et ainsi faire cesser « le triste cortège de mort dans le désert et en Méditerranée ».
Le père Mussie Zerai alerte plus particulièrement sur la situation des enfants qui est « la plus critique ».
« La situation la plus critique est celle des enfants. Nombre d’entre eux sont abandonnés à eux-mêmes. Ils n’ont pas de figures qui puissent les aider. Ils ne vont pas à l’école, boivent de l’alcool, fument et nombre d’adolescentes sont enceintes. »
Pour leur sécurité, il demande la mise en place et la reconnaissance « du statut de réfugiés », il insiste sur l’importance de fournir à ces personnes vulnérables des « biens matériels » associés à « une assistance médicale et psychologique ».
« Outre l’enregistrement et la reconnaissance du statut de réfugiés, qui assureraient aux réfugiés la sécurité il est nécessaire de leur garantir des biens matériels – nourriture, abris etc. - permettant de les protéger ainsi qu’une assistance médicale et psychologique. »
Il ajoute que « les jeunes doivent être aidés à grandir selon de sains principes » et demande « que soient activés tous les instruments utiles » pour pallier cette situation et « soulager les souffrances » des réfugiés.
« Je fais appel à toutes les institutions du Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés et au gouvernement éthiopien afin que soient activés tous les instruments utiles afin de soulager les souffrances de ces réfugiés particulièrement vulnérables. »
C.P