L'Ouganda va rapatrier les restes de deux "martyrs ougandais" exécutés il y a plus d'un siècle pour avoir refusé de renoncer au christianisme, a annoncé dimanche un responsable de l'Eglise.
Vingt-deux catholiques romains et 23 anglicans, pour la plupart des jeunes hommes, ont été tués en 1885 et 1886 sur ordre du roi du Buganda, un territoire qui fait aujourd'hui partie de l'Ouganda, car il se méfiait de l'influence croissante du christianisme.
Tous ces hommes ont connu une mort atroce: la plupart ont été brûlés vifs, d'autres tués à coups de lance ou de couteau.
Les Pères Blancs, une société catholique romaine également connue sous le nom de Missionnaires d'Afrique, ont envoyé les restes de deux des martyrs à Rome où ils ont ensuite été canonisés en octobre 1964, tandis que d'autres ont été conservés en Ouganda.
"La date de restitution des dépouilles et reliques n'est pas encore fixée mais ce sera très probablement en septembre de cette année", a déclaré à l'AFP le père Richard Nyombi de l'archidiocèse de Kampala, également membre des Pères Blancs.
Les ossements qui seront renvoyés en Ouganda sont ceux de Charles Lwanga et Matiya Mulumba, a déclaré le père Nyombi, ajoutant qu'ils seraient exposés à l'Université des Martyrs de l'Ouganda avec des objets, notamment une chaîne utilisée lors des exécutions et une croix fabriquée avec du bois de mvule.
Leur retour s'inscrit dans le cadre des commémorations du 60e anniversaire de la date à laquelle les catholiques ont été érigés en saints par le pape Paul VI.
Un sanctuaire a été établi sur le lieu des exécutions à Namugongo, une banlieue de Kampala, la capitale ougandaise.
Namugongo est un important lieu de pèlerinage chrétien où se rendent de nombreux fidèles venus de toute l'Afrique et du reste du monde le 3 juin, en référence à la date où des nombreux meurtres ont été commis en 1886.
Des pages du roi du Buganda, Kabaka Mwanga II, figuraient parmi les personnes exécutées.
Les dépouilles de plusieurs personnes n'ont pas été retrouvées car elles ont été mangées par des animaux sauvages après leur exécution, a expliqué le père Nyombi.
Le retour des ossements de Rome arrivera à point nommé, a-t-il ajouté, en donnant aux fidèles l'occasion de réfléchir sur les valeurs des martyrs au moment où "l'Ouganda est confronté à un certain nombre de défis, de difficultés économiques, de décadence morale et de corruption".
La Rédaction (avec AFP)