Lors de son Assemblée plénière, le CNEF veut "manifester au monde qu’une autre société est possible"

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Alors que les membres du CNEF rassemblés en Assemblée plénière à Paris ce 11 juin ont travaillé sur la question de leur engagement dans la société, le président de l'organisation évangélique Erwan Cloarec a évoqué dans un discours "les secousses politiques qui ébranlent notre pays". Il a notamment souligné l'urgence "pastorale et missionnelle" qui se dessine.

"Il serait difficile voire malvenu de passer sous silence les secousses politiques qui ébranlent notre pays". Dès le début de son discours lors de l'Assemblée plénière du Conseil national des évangéliques de France (CNEF) qui s'est tenue ce mardi 11 juin, son président Erwan Cloarec s'est attaqué sans le nommer à un sujet brûlant de l'actualité : les élections législatives qui auront lieu les 30 juin et 7 juillet prochains. 

Aider l'Eglise à être "ferment de paix" et "témoin d'une espérance vivante"

Sans donner d'instructions de vote, il s'est attardé sur les "tensions lourdes qui parcourent notre société" et les "identités qui se crispent, d'une part et de l'autre". "2027 est arrivée plus tôt que prévu", a-t-il poursuivi, avant d'ajouter que nous entrons "dans une période qui promet d’être difficile pour la société, en France et ailleurs ; elle le sera assurément aussi dans nos Églises". 

Pour faire face à cette situation, il a souligné l'importance de la mise en place d'une "pastorale adaptée" non seulement "pour que les clivages et les invectives qui travaillent la société ne s’importent pas dans nos communautés" mais également "pour aider l’Église à être, pour ce contexte particulier, ferment de paix, et témoin d’une espérance vivante". 

Il a encouragé les chrétiens évangéliques à "refuser les peurs, les tentations du repli" tout comme "les promesses humaines de lendemains qui chantent" et à "manifester au monde qu'une autre société est possible". 

"L’Église doit être le visage de cette société nouvelle que Christ forme au milieu d’elle."

Citant la philosophe catholique Chantal Delsol, le pasteur Cloarec a ensuite évoqué "une métamorphose". Un monde dans lequel le christianisme, autrefois dominant, "doit inventer un autre mode d'existence", "celui du simple témoin", de "l'agent secret de Dieu". 

"C’est dans ce contexte-là que Christ appelle notre génération, et celle qui vient, à être témoin de son Évangile ; témoin d’une espérance vivante", a-t-il poursuivi. Selon le président du CNEF, ce nouveau monde annonce un réveil à venir. Dans ce sens, il a invité les protestants évangéliques à ne pas succomber à la tentation du repli ou de la division. " L’heure est au contraire maintenant, plus que jamais, à la mission de Dieu", a-t-il poursuivi.

"C’est pour ce monde-là : perdu, assoiffé, loin de lui que Christ est venu. C’est vers ce monde-là que l’Église est maintenant envoyée."

Le président de l'organisation évangélique a conclu avec un message d'espoir, rappelant que "comme au temps de Jérémie, Dieu prépare pour son peuple un avenir plein d’espérance".

"Aimer, servir, contribuer, se multiplier. Plantez, construire, faire des enfants, être semence de vie. Sans s’assimiler pour autant à Babylone, certainement pas, mais grandir en tant que peuple et être une source de bénédiction pour la terre d’exil où Dieu nous a placés, parce que d’une certaine manière notre bien-être est lié au sien."

Les chrétiens évangéliques "engagés dans la société"

Le thème de cette Assemblée plénière était justement : "Engagés dans la société !". L'enjeu étant de réfléchir sur la posture sociétale du CNEF ainsi que sa parole publique.

Lors d'une table ronde, réunissant plusieurs personnalités du monde chrétien est également intervenu un représentant du ministère de l’intérieur, Vincent Ploquin. Le haut fonctionnaire a échangé avec Louis Schweitzer (ancien professeur d'éthique à la Faculté libre de théologie évangélique), Françoise Caron (présidente de la fédération nationale des Associations familiales protestantes) et Christel N'Gambi (politologue et directeur d'Imago Dei). 

Citant le pasteur Dietrich Bonhoeffer lorsqu'il écrivait "la victoire est certaine", Monsieur Ploquin a souligné l'acte de foi qui réside dans cette phrase. Une "idée fondamentale" qui selon lui doit encourager les évangéliques à "une grande liberté pour parler aux puissances publiques et à nos concitoyens".

L'Assemblée plénière s'est conclue par un chant de louange, dont les paroles font écho à la citation du pasteur Bonhoeffer.

"Nous annonçons le Roi, alléluia,
Nous proclamons son nom sur ce pays.
Nous célébrons sa gloire, nous chantons sa victoire
Nous élevons le nom de Jésus-Christ."

Camille Westphal


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