L’ONU apporte les preuves de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre depuis 2016 en Libye

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« Nos enquêtes ont établi que toutes les parties aux conflits, y compris les États tiers, les combattants étrangers et les mercenaires, ont violé le droit international humanitaire, en particulier les principes de proportionnalité et de distinction, et certaines ont également commis des crimes de guerre. »

Après avoir examiné des centaines de documents, interrogé plus de 150 personnes et mené des enquêtes en Libye, en Tunisie et en Italie, la Mission indépendante d’établissement des faits, créée en 2020 pour enquêter sur les allégations de violations et d’abus du droit international des droits de l’homme et du droit international humanitaire commis en Libye depuis 2016, vient de rendre son rapport.

Et selon cette Mission, « il existe des motifs raisonnables de croire que des crimes de guerre ont été commis en Libye, tandis que les violences perpétrées dans les prisons et contre les migrants peuvent constituer des crimes contre l’humanité ».

Mohamed Auajjar est président de cette mission d’enquête. Il dénonce les « crimes de guerre » et la violation du « droit international humanitaire ».

« Nos enquêtes ont établi que toutes les parties aux conflits, y compris les États tiers, les combattants étrangers et les mercenaires, ont violé le droit international humanitaire, en particulier les principes de proportionnalité et de distinction, et certaines ont également commis des crimes de guerre. »

Le rapport témoigne de « l’impact dramatique » de la violence « sur les droits économiques, sociaux et culturels des Libyens ». Mohamed Auajjar rappelle à ce titre les « dizaines de familles » tuées par les frappes aériennes, « la destruction des établissements de santé », ainsi que « les mines antipersonnel laissées par les mercenaires dans les zones résidentielles [qui] ont tué et mutilé des civils ».

Autres victimes des violences, les migrants, réfugiés et demandeurs d’asile. Chaloka Beyani, expert en droit de l’homme, a participé à cette Mission. Il dénonce « une litanie d’abus en mer, dans les centres de détention et aux mains des trafiquants », mais aussi l’implication de l’État.

« Les migrants, les demandeurs d’asile et les réfugiés sont soumis à une litanie d’abus en mer, dans les centres de détention et aux mains des trafiquants. Nos enquêtes indiquent que les violations contre les migrants sont commises à grande échelle par des acteurs étatiques et non étatiques, avec un haut niveau d’organisation et avec l’encouragement de l’État, ce qui suggère des crimes contre l’humanité. »

L’experte Tracy Robinson rapporte quant à elle la violence des prisons libyennes. Elle l’affirme, « elle peut également potentiellement constituer des crimes contre l’humanité ».

« La violence dans les prisons libyennes est commise à une telle échelle et avec un tel niveau d’organisation qu’elle peut également potentiellement constituer des crimes contre l’humanité. »

Le rapport, qui sera présenté jeudi au Conseil des droits de l’homme de l’ONU, demande de prolonger d’un an le mandat de la Mission d’établissement des faits.

M.C.

Crédit image : Hussein Eddeb / Shutterstock.com

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