« Elle est complètement épuisée. Je lui ai dit à quel point les gens l’aimaient et elle n’a rien à craindre. Je lui ai dit : ‘Tu es en vie et en sécurité. C’est tout ce qui compte.' »
Le diocèse de la ville de Kaya a annoncé, dans un communiqué parvenu à l’AFP mercredi, la libération d’une religieuse américaine de 83 ans enlevée en avril par des jihadistes dans le nord du Burkina Faso. Elle est désormais « en lieu sûr » et en « bonne santé ».
A Washington, un porte-parole du Département d’Etat a salué la « libération d’une citoyenne américaine au Niger, qui avait été retenue en otage en Afrique de l’Ouest ». Elle retrouvera « prochainement » ses proches dans « l’intimité » selon sa volonté, a-t-il ajouté. Il n’a pas précisé son identité mais la sœur Tennyson, de la Congrégation des sœurs marianites de Sainte-Croix, était la seule otage américaine dans cette région.
Sœur Ann Lacour, chef de la congrégationale des Marianites de Sainte Croix, s’est exprimée cet après-midi auprès du Clarion Herald, média officiel de l’archidiocèse de la Nouvelle-Orléans, au sujet de la libération de Suellen Tennyson.
« Elle est sur le sol américain, mais pas en Amérique. Elle est en sécurité. Elle a été récupérée (lundi) matin. Nous lui avons parlé. Elle finira par revenir aux États-Unis. »
« Elle est complètement épuisée », a ajouté Sœur Ann avant de préciser, « je lui ai dit combien les gens l’aimaient, et qu’elle n’a rien à craindre, je lui ai dit : ‘tu es en vie et en sécurité, c’est tout ce qui compte’. »
Mgr Théophile Naré, évêque de Kaya, y exprime sa « grande joie » et sa « reconnaissance à Dieu ».
« C’est avec grande joie et reconnaissance à Dieu que nous portons à la connaissance de tous que la sœur Suellen Tennyson, la religieuse enlevée à Yalgo dans la nuit du lundi 4 au mardi 5 avril, a été libérée par ses ravisseurs. »
S’il n’a pour le moment pas « d’information sur les conditions de sa libération », il exprime cependant sa « profonde gratitude à tous ceux qui y ont travaillé ».
Selon le FBI, qui avait lancé un avis de recherche, Sœur Tennyson avait été enlevée par des hommes armés à Yalgo, au Burkina Faso, le 4 avril 2022. A l’époque, l’évêque de Kaya avait déclaré à l’AFP qu’elle avait « été amenée vers une destination inconnue par ses ravisseurs qui, avant de partir, ont vandalisé des salles, saboté le véhicule de la communauté qu’ils ont tenté d’emporter ».
Yalgo est située entre Kaya et Dori, deux grandes villes du nord du Burkina Faso, une région en proie à des attaques jihadistes régulières depuis sept ans.
Comme ses voisins malien et nigérien, le Burkina Faso est pris depuis 2015 dans une spirale de violences attribuées à des mouvements armés jihadistes, affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique qui ont fait plusieurs milliers de morts et près de deux millions de déplacés.
M.C. (avec AFP)