L’horreur de la persécution des chrétiens au Pakistan mise en lumière dans un rapport d’Amnesty International

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Dans un rapport intitulé “As good as Dead” publié le 21 décembre, Amnesty International dénonce l’impact des lois sur le blasphème au Pakistan.

Les lois sur le blasphème du Pakistan sont largement appliquées et laissent place à de nombreux abus. Les accusés ont peu de moyens pour se défendre. Dans une perversion du système judiciaire, l’accusé est présumé coupable sur la base de peu ou pas de preuves. Le rapport documente les cas qui illustrent l’ampleur des violations des droits de l’homme et des abus. Amnesty réclame une abrogation immédiate de ces lois.

Une fois accusés, les “présumés coupables” s’engagent dans un combat épuisant pour prouver leur innocence. Les condamnations sont extrêmement lourdes allant jusqu’à l’emprisonnement et la peine de mort. La pression des foules en colère joue énormément lors des jugements et même quand ils sont relaxés, les accusés demeurent en danger en raison des menaces constantes de leurs pairs. Pour Audrey Gaughran, directrice d’Amnesty International :

“Il y a des preuves accablantes que les lois sur le blasphème violent les droits humains et encouragent les gens à faire justice eux-même. Une fois la personne accusée, elle est prise au piège d’un système qui ne lui offre que peu de protection. Présumée coupable, elle ne peut plus se défendre contre la violence des habitants.”

Le rapport d’Amnesty met particulièrement le projecteur sur les victimes chrétiennes de la mise en applications des lois sur le blasphème. Asia Bibi en est un symbole.

Christian Today a relevé dans le rapport d’Amnesty, deux histoires particulièrement emblématiques. L’histoire de Rimsha Masih, une jeune fille chrétienne de 14 ans, présentant des troubles des apprentissages avait mobilisé l’opinion internationale. Elle avait été accusée d’avoir brûlé des pages du Coran. Les charges avaient été annulées par la Haute-Cour d’Islamabad mais Rimsha et sa famille avaient été contraints de fuir au Canada, en raison des menaces qui pesaient sur leurs vies.

Shama et Shazhad Masih, couple chrétien, avaient quant à eux été battus et brûlés jusqu’à la mort dans un four à briques par une foule en colère, les suspectant d’avoir incendié des pages du coran. Les 5 policiers présents au moment des faits n’étaient pas intervenus pour les protéger.

Amnesty dénonce l’absence de réaction des forces de l’ordre qui “n’agissent pas de manière efficace face à une foule en colère réclamant la mort”.

La rédaction


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