Le film de la réalisatrice serbe Yelena Popovic, un véritable baume à l’âme, fait son entrée dans les salles obscures le 9 mars prochain sous la bannière SAJE Distribution. Plongez dans la vie poignante de Saint Nektarios d’Égine, prêtre orthodoxe bafoué et humilié par sa hiérarchie pour des questions de pouvoir et de jalousie. Un film digne d’une tragédie grecque incarné par un casting international de haute volée : Aris Servetalis, Alexander Petrov et le surprenant Mickey Rourke.
Un homme humilié
« C’est une histoire de trahison et de calomnie, un péché éternel qui traverse l’humanité, c’est en cela que ce film est universel dans son approche », on ne saurait mieux résumer L’homme de Dieu qu’avec les mots de sa réalisatrice, Yelena Popovic. Profondément marquée par la vie et le témoignage de Saint Nektarios (1846-1920) et l’injustice que subira toute sa vie le fondateur du prestigieux monastère de la Sainte-Trinité à Égine (Grèce), elle signe là un film incontournable, dans la lignée de L’Île, de Pavel Lounguine, sorti en 2008.
Tout commence avec les manigances d’un clergé orthodoxe profondément hostile et jaloux de cet évêque, humble et miséricordieux, promis au trône du patriarche d’Alexandrie. Répandant rumeurs et accusations infondées, il réussira à le bannir d’Égypte pour la Grèce, où le jeune Nektarios est soumis à une grande pauvreté, partageant ses faibles ressources avec les plus pauvres.
Bienveillant et doux, il pardonne à ses calomniateurs et reste fidèle à Dieu dans la foi jusqu’à sa mort. Encore aujourd’hui, son parcours et ses écrits théologiques ne cessent d’inspirer nombre de personnes à travers le monde.
L’histoire d’un homme injustement persécuté, qui a persévéré grâce à la foi, à l’amour et au pardon. Saint Nektarios demeure ferme face à toutes les attaques par sa fidélité exemplaire au message de l’Évangile. Au-delà de l’histoire d’un homme d’Église, le film est une charge contre la soif d’argent et de pouvoir qui corrompt le cœur des hommes, y compris les plus sages ou les plus saints aux yeux du monde...
Le message de Nektarios
Pour se représenter l’élan de dévotion autour de cet homme, il faut s’imaginer que dans toute la Grèce, la Serbie et jusqu’en Russie, rares sont les églises qui n’exposent pas son icône à la prière des fidèles.
L’histoire de Nektarios touche au-delà des frontières et même au-delà des croyances de chacun. Une telle fidélité, une telle endurance questionnent nos propres limites.
Lorsqu’il était professeur dans un séminaire reculé du fin fond de la Grèce, il impressionnait par son austérité, son ascétisme et surtout sa confiance en la divine providence. Il avait en passion l’amour de son prochain et une haute idée de la paix, chemin vers la charité et l’amour du Christ. Un jour que ses jeunes séminaristes s’étaient disputés, il les convoqua dans son bureau et prit la décision étonnante de se punir lui-même de leur inconduite et de s’infliger quelques jours de jeûne, pour expier à la place de ses élèves la punition qu’ils avaient amplement méritée.
Portant lui-même la croix de ces séminaristes turbulents, il posa un acte d’amour déroutant qui les a profondément édifiés. C’est par ces « petites touches christiques » que le film touche l’âme et le cœur.
Laissons le mot de la fin à la réalisatrice :
« Je pense que nous vivions à une époque où les exemples d’amour et de pardon sont essentiels. Je crois que la vie de Saint Nektarios nous offre l’espoir et la lumière dont nous avons tous besoin. »
Yelena Popovic réalisatrice de l’Homme de Dieu et Aris Servetalis (Saint Nektarios)
Récompensé 11 fois par de nombreux prix internationaux en Grèce, à Moscou, en Italie ou aux États-Unis, le film a été deux fois lauréat du César de la meilleure musique de film (la bande originale est signée Zbigniew Preisner). Une œuvre sur la profondeur de l’âme humaine, filmé avec justesse et délicatesse pendant 1h50.
L’homme de Dieu sera projeté lors de trois séances uniques les 10, 13 et 14 mars dans près de 100 salles partout en France. Pour découvrir la salle la plus proche de chez vous cliquer ici.
Jean-Damien Bouyer