L’évasion fiscale constitue un moyen d’évitement de l’impôt et ainsi de dépérissement des services publics étatiques. Elle freine la réalisation des huit objectifs du millénaire pour le développement (OMD) fixés par les Nations Unies qui ont été conçus pour répondre aux besoins des plus pauvres dans le monde) et, depuis septembre 2015, celle des objectifs du développement durable (dits « ODD »).
Si l’évasion fiscale se situe dans la zone grise entre la légalité et l’illégalité, la violation des lois étatiques entraîne une fraude fiscale qui demeure illégale. Cette fraude combinée avec l’argent sale provenant de secteurs hors-la-loi (trafics, terrorisme, etc.) affaiblissent le produit intérieur brut (PIB) des États africains. La Mauritanie perd 12 % de son PIB, le Tchad 20 % ou encore 25 % pour la République du Congo. Dès lors, les flux financiers illicites constituent une plaie et un frein pour l’industrialisation et l’émergence des États africains.
L’évasion fiscale, obstacle majeur au développement de l’Afrique
OMD signifie « objectifs du millénaire pour le développement ». FFI signifie « flux financiers illicites ». Le graphique montre que la fraude et l’évasion fiscale pèsent lourdement sur le calendrier des pays qui veulent atteindre leurs OMD pour un meilleur développement. Source : Global Financial Integrity.
Les flux financiers illicites vampirisent l’Afrique
Les flux financiers illicites en % du PIB. L’Afrique perd beaucoup plus qu’elle ne reçoit en aide et en investissements directs étrangers.
Adam Abdou Hassan, Enseignant chercheur, Université de Rouen Normandie
La version originale de cet article a été publiée sur The Conversation.
Crédit photo : Flickr-CC/Future Atlas