L’Évangile doit-il être relégué à la seule sphère privée, la conscience religieuse, devrait-elle se taire et seulement prier ?

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Nous nous interrogeons sur l’esprit d’une époque conformiste et relativiste qui relègue peu à peu l’Évangile à la seule sphère privée, obligeant l’homme à taire sa conscience. Ainsi la modernité de notre siècle, depuis sans doute l’époque des « lumières » a neutralisé, pire sans doute, étouffé, garrotté la religion comme faculté d’intervenir sur le champ même de l’éthique, d’infléchir les lois mortifères quand elles heurtent la conscience, ou qu’elles menacent le bien commun. Les affres d’une époque conformiste et relativiste qui n’offre aucune alternative à l’ensemble des citoyens croyants ou non.

Comment mais surtout pourquoi cette époque est-elle devenue tellement conformiste et si relativiste ? Pourquoi la conscience religieuse est-elle autant stigmatisée ? L’actualité en moins d’une décennie bouscule les convictions des croyants, sans leur permettre vraiment d’être entendus. En même temps, la politique et les hommes politiques font de moins en moins entendre leur conscience, et ne cessent de réglementer, de normaliser et d’envahir la sphère privée : loi sur le délit d’entrave, loi sur le mariage pour tous, la PMA… Et dans l’autre sens, personne/pas de réel contre-pouvoir pour protéger la sphère privée, la liberté de conscience.

Qui est en mesure d’être moralement un référent, une personne-ressource ?

Qui est en mesure d’être moralement un référent, une personne-ressource ? Les médias ne font plus recette, les sondages dans la superficialité des opinions recensées déforment le réel, les fameux « instituts » qui faisaient recette il y a encore quelques années, ne sont plus que des lecteurs de tendances, de vagues miroirs de l’appréciation à l’instant T, certainement pas des faiseurs d’idées et d’opinions sincères. Les élites sont fortement bousculées et critiquées, mises à mal, ne sont plus représentatives. Les élus eux-mêmes ne sont plus légitimés par un peuple de plus en plus déçu et finalement désintéressé par la chose publique. Cela crée en même temps qu’une crise des valeurs, des tensions sociales, des risques de ruptures graves, un terreau pour tous les extrémismes : religieux, idéologiques, politiques.

Les crises envahissent les nouvelles et ne conduisent qu’à un repli du chacun pour soi…

Pourquoi se contenter alors d’un prêt à penser stérile ?

Une époque dont l’idéologie conformiste, relègue l’Évangile à la seule sphère privée

Pour beaucoup, la conscience religieuse doit être vue comme une activité sociale secondaire à ne pratiquer que dans le secret des alvéoles autrement dit, dans le secret même de notre chambre. Si la religion est reconnue comme un fait sociologique, le chrétien comme identité et manifestation publique, lui devrait s’effacer, ne plus exister, disparaître dans l’anonymat. Ce dernier est ainsi peu à peu relégué à la seule dimension des murs d’une chapelle isolée, dont les cloisons devraient être parfaitement étanches à toute propagation de son message. Notre citoyen croyant, forcément culpabilisé, n’a pas d’autre choix que de se ranger dans un apostat tiède et stérile, encouragé en cela par des médias bien pensants et pourvoyeurs d’une fameuse manne aseptisée : le prêt à penser, dont on réalise de plus en plus, qu’il ne représente que partiellement, la plupart du temps, les opinions des citoyens.

Éthique de la responsabilité versus éthique de la conviction

À en croire les nouveaux libres penseurs, le chrétien est au fond habité par une parole qui pourrait faire du bruit, il faut dès lors coûte que coûte empêcher la propagation de ce bruit. Loi après loi, il faut ainsi faire taire la conscience, ne plus permettre même le murmure, la brise qui dérange, qui est à contre-courant. Ce bruit que fait résonner le cœur et qui rappellerait au monde la loi divine, l’expression même de l’amour de Dieu, la pensée même de Dieu relativement aux activités humaines et touchant à sa vie sociale comme économique.

« Je sais faire la différence entre mes convictions personnelles, ma foi, et le bien public. La religion n’a pas à guider la vie de la République »

Un homme politique récemment déclarait « Je sais faire la différence entre mes convictions personnelles, ma foi, et le bien public. La religion n’a pas à guider la vie de la République ». L’assertion de cet homme est étonnante, d’autant que ce dernier confessait sa foi chrétienne mais il soulignait que la foi n’avait pas à interférer avec la gestion d’un état, la gestion d’une cité, la vie sociale d’un pays. Sur ce point, il faudrait préciser que les hommes politiques partent du principe que l’éthique de la responsabilité est supérieure à l’éthique de la conviction (cf Maw Weber). En conséquence, l’homme politique doit minimiser au maximum ses convictions, pour éviter de froisser ceux qui ne pensent pas comme lui, et s’appuie sur ce que lui enseignent les sciences (par principe « neutres ») pour prendre ses décisions, en s’efforçant seulement d’assumer la responsabilité de sa politique. Mais il faudrait opposer à cette idée qu’il y a une différence entre exprimer une conviction et l’imposer. Tant qu’il a le souci du bien commun, on ne peut pas empêcher à un politique de taire ses convictions personnelles : il a même le devoir de les exprimer publiquement car il joue aussi un rôle d’éclaireur sur le plan moral. C’est ce que fit le roi Baudouin de Belgique en abdiquant le jour où le parlement belge a voté la loi sur l’avortement.

Ainsi, si nous lisons entre les lignes de ce propos énoncé par cet homme politique, il conviendrait de distinguer et d’opposer foi et bien public, conscience et raison. En outre comment comprendre ce propos « La religion n’a pas à guider la vie de la république ». Bien que ce propos interpelle, nous comprenons et souscrivons à ce principe, la religion dans une conception dogmatique ne doit nullement être imposée à ses citoyens, car le christianisme dans son énoncé repose uniquement, exclusivement sur le libre consentement, la libre adhésion. Nul chrétien ne doit dès lors imposer à la nation son point de vue, mais en revanche doit faire preuve de douceur et argument après argument, expliquer sans contraindre, sans offenser, sans brutaliser.

A mon sens, la foi peut inspirer des positions politiques, mais sous couvert de transformer les convictions religieuses en arguments, car exprimer des positions inspirées par la Bible sans les argumenter rationnellement de manière à les rendre audibles par tous n’est pas recevable et conduit à discréditer notre cause. Il faut donc opposer arguments à arguments. C’est l’éthique de la discussion de Habermas.

Mais pour revenir à la dimension de l’éthique et qui touche à la religion Chrétienne, celle-ci est de point de vue très différente de l’Islam, puisque par essence, elle ne s’inscrit nullement dans une vision théocratique, le Chrétien ne doit nullement rêver la religion comme une gouvernance et compromettre ainsi la foi avec la gestion de l’état « Rendons à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ».

Le Chrétien n’est-il pas appelé à féconder le monde et à rechercher la justice

Nonobstant la rationalité de l’état devrait-elle être ainsi opposée à l’éthique née de la conscience de lois divines supérieures finalement à la raison de l’état. Le Chrétien n’est-il pas appelé à féconder le monde et à rechercher la justice, à plaider même en sa faveur, ne devrait-il pas être le levain dans la pâte, le sel entremêlé à la terre, la lumière du monde. Le Chrétien n’est-il pas dans sa conscience, appelé à interagir pour le bien commun et s’exprimer justement au nom de sa conscience et au nom de principes qui sont supérieurs à ceux de la raison humaine.

Oui, il a une mission prophétique d’interpeller les consciences et de les réveiller. Cela fait partie intégrante de sa vocation, même si des non-chrétiens peuvent aussi jouer ce rôle.

« Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes »

La conscience habitée par la foi Chrétienne n’est pas appelée à démissionner sous prétexte qu’elle est justement habitée par la foi, la conscience qui consentirait à aliéner son devoir d’intervenir ne serait plus conscience. Ne sommes-nous pas ainsi appelés à faire preuve de courage et à nous soumettre à Dieu plutôt qu’aux hommes. « Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes » (Actes V. 29) nous rappelât l’apôtre Pierre !  Chaque fois qu’il y aurait matière à débat pour la conscience d’un disciple, il nous semble légitime à quelque niveau que nous puissions nous trouver, de dire, de partager notre conviction intime selon le don qui nous a été donné.

Dieu ne nous a-t-il pas donné un esprit de sagesse et de discernement

Dieu ne nous a-t-il pas donné un esprit de sagesse et de discernement. Alors pourquoi se taire, quand il nous semble qu’une loi enfreint, transgresse des lois divines, transgresse les lois de notre conscience, il nous appartient alors de ne pas taire notre conscience. Ainsi lorsque des films sont de nature à pervertir l’innocence des enfants, à les choquer par la brutalité des images, il est légitime d’intervenir et de partager notre point de vue, d’éviter de nous asseoir à la table de ceux qui se moquent des principes moraux et salissent l’âme de nos enfants. (Nous faisons notamment référence ici au débat occasionné par la sortie en France du film « Sausage Party »).

Il est même légitime de défendre la vie et de partager les conséquences néfastes d’une loi qui ne permettrait pas à la conscience de peser le pour et le contre dans ses choix, ne poserait aucune forme d’alternative par exemple sur le sujet qui touche l’avortement. Il nous semble légitime de s’opposer à une loi qui condamne ceux qui poseraient le principe d’une réflexion d’alternative. Nous avons de fait apprécier ceux qui ont exprimé leur honte quand les chrétiens se sont tus et n’ont rien dit pour ne pas dénoncer ces lois mortifères qui aliènent, condamnent, rejettent la vie.

Que veut dire « être soumis aux autorités supérieures » selon Romains 13 ?

Nous reprenons ici le propos de Jean Lasserre théologien Protestant qui inspire finalement notre réflexion. Pour Jean Lasserre « Notre génération a réfléchi intensément à la question de la relation entre l’Église et l’État. Nous devons nous garder d’adopter une attitude de fausse servilité, mais ne pas nous replier non plus sur nous-mêmes. Que veut dire « être soumis aux autorités supérieures » selon Romains 13 ? Nous voulons respecter la loi, chercher le bien de la cité et nous engager sans renoncer pour autant à notre esprit critique. Mais il y a des situations où il nous faut suivre notre conscience, où il faut résister face à l’injustice, où nous avons l’obligation de faire office de sentinelle prophétique vis-à-vis de l’État. C’est alors que s’applique la phrase : « Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes » (Actes V,29) ».  Ainsi l’apôtre Paul ne justifie l’obéissance aux autorités que lorsque celles-ci servent le bien (d’où son invitation à obéir « par motif de conscience »). Mais on voit mal en quoi on pourrait obéir par « motif de conscience » si les autorités font le mal. Paul ne dit rien à ce sujet, mais on peut penser qu’il faut alors suivre ce que dit Pierre : « mieux vaut alors obéir à Dieu qu’aux hommes ». Cela dit, le chrétien doit aussi supporter les injustices (pour lui-même) et doit compter sur Dieu pour le venger et non se faire justice lui-même. Il ne doit désobéir que pour défendre l’intérêt de ceux qui sont faibles, fragiles, vulnérables. C’est là, à mon sens, que la désobéissance civique peut être justifiée, et jamais pour défendre soi-même sa propre cause.

Une désobéissance civile légitime ?

Nous avons ainsi de multiples exemples au travers des Écritures où des hommes et des femmes ont préféré l’obéissance à Dieu plutôt que de se soumettre aux lois, aux décrets édictés par les hommes.

Dans ce contexte rappelons-nous ce propos de l’apôtre Paul concernant la conscience et de notre préférence à obéir à Dieu, l’apôtre Paul écrit ce texte aux éphésiens :

« Voici donc ce que je dis et atteste dans le Seigneur, c’est que vous ne marchiez plus comme marche le reste des nations dans la vanité de leurs pensées ; ils ont l’intelligence obscurcie, ils sont étrangers à la vie de Dieu, à cause de l’ignorance qui est en eux, à cause de l’endurcissement de leur cœur ; ayant rejeté tout sens moral, ils se sont livrés à la débauche, pour pratiquer avidement toute impureté ».

Pensons également à ces désobéissances civiles que relate la Bible à propos des sages-femmes des Hébreux dans le livre des exodes, à propos de Daniel qui préféra désobéir au décret du Roi des Chaldéens et adora son Dieu plutôt qu’une divinité, à la prostituée Rahab qui décida de faire passer la loi de Dieu avant toute autre considération.

Si nous décidons de ne pas sacrifier notre conscience, de ne pas la reléguer à la seule sphère privée, alors sans esprit de violence nous pourrons prendre position fortement contre le libéralisme, les lois mortifères, l’obscurantisme qui minent le monde en interpellant le monde. Nous choisirons les entrailles de compassion, les entrailles de l’amour de la vérité pour casser la loi des hommes, et garder la loi de Dieu.

Calvin et toute la tradition réformée et puritaine (Knox, Rutherford, Buchanan) - avant d’être affaiblie par le piétisme - enseignaient cette résistance morale à un État tyrannique, cette interpellation au monde que nous évoquons dans notre texte.

Mais il est étrange au fond que le monde séculier épris de liberté depuis « Je suis Charlie » entende imposer cette dichotomie entre la conscience et les affaires de ce monde, entre le privé et le public, entre la foi et les valeurs de la république. Il est étrange d’encourager une posture qui confinerait à diviser finalement l’existence entre morale personnelle et morale publique.

Il serait intéressant de montrer en quoi l’exemple de Eichmann, qui abdique et étouffe sa conscience, est « éclairant ». Dans le livre « La défaite de la raison », Charles Éric de Saint Germain a longuement développé l’analyse qu’en fait Hannah Arendt.  « Abdiquer sa conscience », en étouffant celle-ci, c’est se soumettre à une obéissance aveugle à un ordre qui peut être tyrannique et totalitaire, et en cela réside, pour elle, la banalité du mal. : ne pas prendre le « risque de la contestation » par crainte des conséquences qu’engendrerait une désobéissance, alors que celle-ci peut être authentiquement « civique » quand elle est au service de la justice. Antigone en est l’exemple type !

Cette dichotomie interne comme l’évoque Gérald Pech Docteur en Sciences Spatiale, constitue aujourd’hui le plus grand obstacle à la libération de la puissance de l’Évangile dans toutes les sphères de la culture. Cette dichotomie se trouve encore renforcée par une division beaucoup plus grande qui déchire toute la texture actuelle de la société moderne depuis l’époque des lumières.

Ainsi la sphère privée est absorbée dans le relativisme moral.

C’est le sociologue et théologien Peter Berger comme le rappelle toujours Gérald Pech qui a indiqué que « La modernisation introduit une nouvelle dichotomisation de la vie en société, ». « Cette dichotomie se situe entre les très grandes et immensément puissantes institutions de la sphère publique (l’État, l’université, les grandes corporations) et la sphère du privé ». Cette sphère privée qui touche à la famille, l’église et les relations personnelles. Les grandes institutions publiques se prétendent « scientifiques » et « indépendantes des valeurs » ce qui signifie que celles-ci doivent être écartées à la sphère privée du choix personnel. P. Berger l’explique ainsi : « L’individu est livré à lui-même face à un vaste éventail d’activités d’une importance cruciale pour la formation d’une identité qui englobe l’expression de ses préférences religieuses et jusqu’à celle de sa vie sexuelle. » Ainsi la sphère privée est absorbée dans le relativisme moral. L’expression du théologien Peter Berger est significative : La religion n’est pas considérée comme une vérité objective à laquelle nous nous soumettons, mais comme une question de goût personnel et de choix… A ce moment précis, rentre en jeu ma liberté d’expression en tant que citoyen, telle qu’exprimée dans la Déclaration des Droits de l’homme article XX, et dans de nombreux textes, traités européens et autres.

Schizophrénie de la vérité

Pour exprimer autrement cette dichotomie le théologien Francis Schaeffer développe ce principe de schizophrénie de la vérité, cette vérité scindée en deux. Pour illustrer son propos Francis Schaeffer évoque ce processus qu’il illustre à partir d’un bâtiment de deux étages : au niveau inférieur de la structure se trouvent la science et la raison, considérées comme la vérité officielle, institutionnelle, contraignante pour tous. À cela s’oppose un niveau supérieur d’expérience non cognitive, lieu du sens donné par chacun. C’est le domaine de la vérité privée, où nous entendons les gens dire : « C’est peut-être vrai pour vous mais ce n’est pas vrai pour moi. « 

On veut de plus en plus réduire la politique à une technique fondée sur la science, en faisant abstraction des valeurs, qui sont source de conflits

Nonobstant la science est par principe neutre, et comme je l’expliquais plus haut, c’est cette « neutralité » qui tente les hommes politique, car ils savent qu’en s’appuyant sur la science, ils éviteront de froisser leurs citoyens. Mais la science est incapable de donner du « sens », or la question se pose de savoir si l’homme politique ne doit pas aussi chercher à éclairer sa décision par des valeurs qui puisent leur inspiration dans la religion, la philosophie, et pas seulement dans la science. Le vrai problème, à mon sens, c’est celui-là : on veut de plus en plus réduire la politique à une technique fondée sur la science, en faisant abstraction des valeurs, qui sont source de conflits (cf la guerre des dieux de Max Weber). Cela conduit de plus en plus le politique à n’être plus qu’un gestionnaire, alors que le véritable homme politique ne doit pas oublier que la politique est avant tout « l’art du meilleur possible », et c’est la raison pour laquelle le don de sagesse, qui vient de Dieu, est par excellence ce qui donne au politique le discernement permettant de bien gouverner.

Or dire « Je sais faire la différence entre mes convictions personnelles, ma foi, et le bien public. La religion n’a pas à guider la vie de la République » revient à conclure que ne sauraient être conciliées l’intime conviction et la raison d’État, or c’est là que le Prophète Daniel, les prophètes de l’ancien testament et les apôtres n’ont ni renoncé, ni abdiqué car il leur a semblé justement bon, d’obéir à Dieu plutôt que d’obéir aux hommes. Là encore, l’exemple du roi Baudoin   illustre fort bien ce propos ! Il a abdiqué son pouvoir le jour où le parlement belge vota la loi autorisant l’avortement : c’est un acte extrêmement fort !

Or chaque fois qu’une loi mortifère viendra s’opposer à Dieu, il nous semble juste de ne pas renoncer à la liberté de dire quand bien même je n’entends pas imposer mes idées, mais simplement parce que j’ai le souci d’interpeller les consciences et de rappeler le souvenir de l’Éternel.

Pour conclure, nous ferons référence à la philosophe Simone Veil qui dénonce, avec raison, le prêt à penser qui corrompt la libre conscience qui aliène la faculté de penser par soi-même qui prive la conscience d’exprimer cette intime conscience. La philosophe accuse ce prêt à penser qui est délivré par l’encartage dans un parti, elle dénonce cette machine à fabriquer de la passion collective, une organisation qui au final devient selon elle totalitaire :

« Presque partout – et même souvent pour des problèmes purement techniques – l’opération de prendre parti, de prendre position pour ou contre, s’est substituée à l’opération de la pensée. C’est là une lèpre qui a pris origine dans les milieux politiques, et s’est étendue, à travers tout le pays, presque à la totalité de la pensée. Il est douteux qu’on puisse remédier à cette lèpre, qui nous tue, sans commencer par la suppression des partis politiques. »

Éric LEMAITRE

L’auteur tient à remercier les apports riches et les contributions de Charles Éric de SAINT GERMAIN auteur du livre la défaite de la raison, et Bérengère SERIES.


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