L'Europe appelle l'Inde à mettre "rapidement fin aux violences ethniques et religieuses en cours dans le Manipur"
"Notre message doit être clair : nous ne détournerons pas la tête de la violence et nous ne tournerons pas le dos aux chrétiens persécutés."
Le 13 juillet dernier, à Strasbourg, le Parlement européen a adopté une résolution sur l’Inde et la situation dans l’État du Manipur, dans le contexte des violents affrontements qui opposent les communautés ethniques meitei et kuki depuis le 3 mai dernier.
Les affrontements ont fait "au moins 120 morts, déplacé 50 000 personnes et détruit plus de 1 700 logements, plus de 250 églises et plusieurs temples et écoles", peut-on lire dans la résolution du Parlement qui considère que "l’intolérance à l’encontre des minorités religieuses et de conviction, dont les chrétiens, contribue à ces violences".
Les parlementaires révèlent que "des témoignages font état de l’implication partisane des forces de sécurités dans les tueries", précisant que cela "réduit la confiance envers les pouvoirs publics".
Ainsi, le Parlement européen "prie instamment les pouvoirs publics indiens de prendre toutes les mesures qui s’imposent et de faire tout leur possible pour mettre rapidement fin aux violences ethniques et religieuses en cours, pour protéger toutes les minorités religieuses, telles que la minorité chrétienne dans le Manipur, et pour prévenir toute escalade supplémentaire".
Il "appelle toutes les parties à faire preuve de modération et exhorte aux responsables politiques de cesser les déclarations incendiaires, de rétablir la confiance et d’être impartiaux lors de la médiation des tensions ; dénonce avec la plus grande fermeté toute rhétorique nationaliste ; demande que les personnes qui critiquent l’attitude du gouvernement ne soient pas incriminées".
Le Parlement encourage également "le gouvernement central indien, ainsi que tous les acteurs politiques et responsables religieux, à prendre d’urgence des mesures permettant de restaurer le calme et de garantir un dialogue inclusif auquel prennent part la société civile et les communautés touchées".
"L'Union européenne ne peut pas fermer les yeux sur ces crimes", a affirmé l'eurodéputée Miriam Lexmann, lors du débat précédant la résolution.
"Alors que les responsables indiens aiment souvent se vanter que le pays est la plus grande démocratie du monde, l'intolérance et la violence contre les minorités religieuses brossent un tableau différent. Ces attaques contre des chrétiens ne sont pas des incidents isolés. Ils sont organisés, laissant derrière eux des destructions et des vies brisées."
"Notre message doit être clair : nous ne détournerons pas la tête de la violence et nous ne tournerons pas le dos aux chrétiens persécutés", a de son côté affirmé le député européen Ladislav Ilčić.
M.C.
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