Les sœurs de “la crèche de Bethléem” se consacrent aux enfants abandonnés « pour l’honneur »

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En cette période de l’année, les familles se rapprochent, les enfants attendent leurs cadeaux avec frénésie, noël c’est la fête des enfants en communion directe avec la nativité. Le monde chrétien a une pensée pour la ville de Bethléem, là où tout a commencé, là où notre sauveur est né, … dans une étable que l’on appelle représente souvent avec une crèche !

Aujourd’hui « La crèche«  est un lieu bien particulier à Bethléem, un endroit animé par les gazouillis et les rires d’enfants... Mais également par une souffrance encore enfouie dans le cœur de chacun d’eux. La crèche accueille des enfants que des mamans n’ont pu garder et qui sont recueillis par la communauté apostolique des Sœurs de Saint Vincent de Paul.

C’est en 1885, en Cisjordanie que se sont installées les Sœurs de Saint Vincent, répondant à l’appel de l’évêque de Bethléem pour se mettre au service des plus nécessiteux. Cette institution catholique a ouvert un dispensaire dans une petite maison et s’est vite retrouvée à s’occuper d’enfants abandonnés, meurtris par les abus, ou encore issus de l’inceste. Leur vocation première : l’assistance aux malades. Dès 1894 l’hôpital de la Sainte famille voit le jour, suivi de La Crèche, qui s’est finalement imposée à la communauté.

L’autorité palestinienne travaille en collaboration avec les sœurs, qui représentent le seul service social agréé de la région. Elles font ce travail sans discrimination, tout en sachant que chaque enfant doit être considéré comme musulman sauf si le contraire est avéré. Les sœurs de charité de St Vincent sont historiquement liées à la Palestine. L’hôpital a désormais cédé la place à une maternité moderne accolée à la crèche, dont s’occupe l’association caritative L’Ordre de Malte depuis 1990. Les sœurs ont été remplacées par des infirmières, pour concentrer sur l’orphelinat et répondre aux besoins croissants. Elles y accueillent des enfants de 0 à 6 ans.

Pour pallier aux besoins financiers de l’orphelinat, elles ont ouvert le St Vincent Guest House et y reçoivent des touristes, ce qui leur permet de s’autofinancer. En effet, elles ne perçoivent pas d’aides de l’autorité palestinienne. 71 personnes sont employées et travaillent pour ces enfants. Sœur Denise a du mal à cacher sa tristesse devant l’ampleur de la détresse. Elle confie à Famille Chrétienne que 18 enfants leur ont été amenés cette année, dont 2 enfants qui ont vu le jour en secret, dans l’hôpital de la Sainte famille accolée à la crèche. Les sœurs font ce que personne ne peut faire car ces enfants abandonnés sont considérés comme les enfants du péché. Quel est donc ce péché qui oblige l’abandon d’un enfant ? Selon Sœur Denise :

« Dans la société musulmane, les relations en dehors du mariage ne sont pas tolérées. La fille-mère accusée d’adultère peut être tuée. Le bébé aussi. Pour l’honneur de la famille. »

Derrière ces enfants, c’est l’inceste et le viol qui se cachent. Les familles abandonnent finalement « pour l’honneur » l’objet innocent de leur « déshonneur ». Les sœurs continuent de se consacrer à ces enfants que la violence a privé de famille. Une parole de Jésus résonne :

« Ce que vous ferez au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous le ferez. »
Matthieu 25 : 40

Dominique Lescure


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