Une semaine après l’assassinat de trois petites filles à Southport, près de Liverpool, des émeutes ont émergé sur toute l’île anglaise. Les différents représentants des cultes ont dénoncé les émeutes violentes attribuées à l’extrême droite. Ils ont assuré vouloir "travailler avec le gouvernement et tous les secteurs de la société en vue d'un dialogue constructif et compatissant sur l'immigration et la cohésion sociale".
"Une jeune fille gentille et attentionnée", "la plus belle et la plus forte du monde", "continue à sourire et à danser avec les filles"… Les hommages à Alice Aguiar étaient empreints d’émotion et de souffrance lors d’une célébration organisée en son honneur à l'église catholique St Patrick de Southport, en Angleterre, le 6 août. Elle sera enterrée le dimanche 11 août.
La fillette de neuf ans a été assassinée avec Bebe King, six ans, et Elsie Dot Stancombe, sept ans, alors qu'elles assistaient à un cours de danse autour de la musique de Taylor Swift, le 29 juillet.
Après ce drame, dans lequel dix personnes ont été blessées dont huit enfants, des émeutes ont éclaté dans toute l'Angleterre, impliquant des groupes racistes et anti-immigration.
Le premier ministre Keir Starmer, au pouvoir depuis un mois, a assuré de la sévérité de l’État dans la répression de ces émeutes. Il a également annoncé avoir libéré des places de prison pour y enfermer les émeutiers.
L'archevêque anglican de Canterbury, Mgr Justin Welby, a également condamné la violence dans les termes les plus forts. Dans une interview accordée à la BBC, le chef de la Communion anglicane a affirmé que les émeutiers "souillent le drapeau dans lequel ils se drapent".
"Ils parlent de défendre les valeurs chrétiennes de ce pays, mais lorsqu'on a demandé à Jésus ce qu'il fallait faire pour avoir une bonne vie, il a répondu : "Aimez Dieu, aimez votre voisin et aimez votre ennemi", a-t-il fait remarquer.
Dans une lettre commune, les représentants des cultes principaux en Angleterre se sont opposés d’une même voix aux émeutes. Le cardinal Vincent Nichols, le grand rabbin Sir Ephraim Mirvis, l'archevêque de Canterbury, le grand imam Dr Sayed Razawi et l'imam Qari Asim, président du conseil consultatif national des imams, ont dénoncé une "tache sur notre conscience morale nationale".
"Chaque citoyen britannique a le droit d'être respecté et la responsabilité de respecter les autres, afin qu'ensemble nous puissions construire une société cohésive et harmonieuse pour tous", ont-ils écrit.
Jean-Benoît Harel