Les minorités religieuses du Bangladesh, dont les chrétiens, dénoncent l'impunité pour les crimes qu'elles subissent

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Un groupe de défense des droits au Bangladesh a accusé jeudi le gouvernement d'ignorer plus de 2.000 crimes commis contre des minorités religieuses dans le pays et de les exclure des réformes.

Le conseil d'unité hindou-bouddhiste-chrétien a exprimé sa préoccupation concernant des attaques ciblées contre les minorités religieuses depuis la chute de la Première ministre Sheikh Hasina l'année dernière.

"Nous avons enregistré 2.442 incidents depuis le 4 août l'année dernière au 30 juin cette année, y compris des meurtres, des viols et des viols en bande organisée, du vandalisme contre des lieux de culte, des maisons et des entreprises", a déclaré Monindra Kumar Nath, secrétaire général du conseil, lors d'une conférence de presse. 

Le conseil affirme que de telles attaques se sont poursuivies, même après la prise de pouvoir du gouvernement d’intérim dirigé par le Prix Nobel de la paix Muhammad Yunus dans ce pays de 170 millions d'habitants à majorité musulmane. 

"Plutôt que d'accorder l'attention nécessaire à nos préoccupations, le gouvernement a choisi de les qualifier comme fausses, inventées ou exagérées", a soutenu M. Nath, affirmant que les accusés "bénéficient d'une impunité".

Le conseil d'unité a par ailleurs accusé le gouvernement d'avoir exclu les minorités religieuses de toute commission de réforme chargée de proposer des mesures pour mettre fin à toutes les formes de discrimination dans la société.

"Alors qu'au moins 10% de la population appartient à des groupes de minorités, le gouvernement n'a pas formé de commission distincte pour les minorités religieuses, ni inclut un représentant de la communauté dans aucune de ces commissions", a affirmé Monindra Kumar Nath.

Kajal Debnath, un autre membre du conseil, affirme que les minorités sont mises sous pression depuis l'indépendance du pays en 1971.

"La première attaque durant Durga Puka (la plus grande fête hindoue) est survenue en 1972. Mais cette fois, nous espérions mieux puisque nous avons un Prix Nobel de la paix aux commandes", a-t-il regretté.

Le service de presse de Muhammad Yunus a reconnu 88 actes de violences contre des minorités et annoncé l'arrestation de 70 personnes en lien avec ces attaques. 

Mais le conseil affirme qu'il n'y a eu aucune progression dans les poursuites de ces agresseurs présumés.

La Rédaction (avec AFP)

Crédit image : Shutterstock / hyotographics

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