Hier, 14 septembre, de nombreuses jeunes filles de lycées en France étaient invitées - sur les réseaux sociaux - à venir dans leurs établissements vêtues de tenues jugées indécentes : jupes courtes, shorts, décolletés, crop-tops (hauts dévoilant le nombril), maquillage… En cause : des règlements intérieurs de certains établissements posant aux filles des restrictions vestimentaires plus sévères qu’aux garçons.
S’il est vrai que ceux-là sont rares à dévoiler leur nombril, ou à se maquiller, il est en revanche souvent considéré comme peu outrageant qu’un débardeur laisse apparaître leurs épaules, ou un short leurs cuisses. Voire, en certaines occasions, qu’ils se tiennent torse nu.
En réaction, des milliers de jeunes filles, soutenues par des mouvements féministes ainsi que par Marlène Schiappa, Ministre déléguée à la citoyenneté, et ex-secrétaire d’État chargée de l’égalité femmes-hommes, ont manifesté en actes leur désaccord.
Mon regard d’homme chrétien ?
Viser la cohérence entre deux dimensions.
La première : ne pas être une occasion de chute pour l’autre. Si je sais que le fait de dévoiler telle ou telle partie de mon corps peut sensiblement changer l’impartialité du regard posé sur moi, je devrais avoir la sagesse non de stimuler la provocation, mais de l’apaiser.
La seconde : poser sur l’autre un regard sain.
Et cela doit s’apprendre. De préférence jeune.
Apprendre à voir le coeur d’une femme derrière ses seins.
Apprendre à apprécier la beauté non-visible.
Apprendre à maîtriser ses pensées même lorsque l’autre est vêtue(e) de façon suggestive (cela s’applique aussi à la démarche, à la voix, à l’impression dégagée).
Apprendre à voir l’autre comme notre égal(e) plutôt que comme objet (de conquête, de fantasme, de moquerie, …).
Tout cela revient encore et toujours au même point : “Tu aimeras ton prochain comme toi-même”.
En somme : aimer l’autre à la mesure dont on s’aime soi-même. Et par voie de conséquence, apprendre à porter un juste regard sur soi : ni dégradé, ni prétentieux, mais simplement comme “une créature si merveilleuse” telle que décrite par le psalmiste.
Alors, les garçons pourraient voir les décolletés des filles comme objet de louange plutôt que de désir.
Une utopie ?
Pascal Portoukalian
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