Les lois sur le blasphème au Nigeria : « Déni de liberté » et « risque de violence populaire »

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L’USCIRF vient de publier un rapport sur les lois sur le blasphème au Nigeria.

La semaine dernière, la Commission américaine pour la liberté religieuse internationale (USCIRF) a publié un rapport sur les lois sur le blasphème au Nigeria.

L’USCIRF affirme que l’application croissante des lois sur le blasphème inscrites dans le code pénal et la charia du Nigéria pose un risque important pour la liberté religieuse des Nigérians, et notamment pour les minorités religieuses et pour ceux qui ont des croyances, des visions du monde ou des interprétations religieuses impopulaires ou dissidentes.

La Commission commence par rappeler qu’au Nigeria, 53,5% de la population s’identifie comme musulmane et 45,9 % comme chrétienne. Elle ajoute que la Constitution nigériane garantit la liberté de religion ou de conviction. Cependant, elle pointe un paradoxe : « le code pénal nigérian (appliqué dans les États du sud), les codes pénaux (appliqués dans les États du nord) et les codes de la charia (appliqués dans 12 États du nord) comprennent des lois criminalisant le blasphème, avec des peines comprenant des peines de prison importantes et même la peine de mort dans certains cas ».

L’USCIRF précise que « l’application de ces lois, qui s’est accrue ces dernières années, constitue une violation particulièrement grave de la liberté religieuse internationale telle que définie par la loi sur la liberté religieuse internationale ».

« Elle constitue le déni de liberté d’une personne sur la base de son exercice du droit de manifester ses croyances par le culte, l’observance, la pratique et l’enseignement. Le droit international protège le droit de chaque individu d’exprimer pacifiquement des opinions que d’autres pourraient considérer comme blasphématoires, et charge les gouvernements de la responsabilité de protéger ce droit. »

La Commission américaine craint « un risque de violence populaire contre des individus qui expriment des opinions religieuses impopulaires » et réclame l’abrogation de ces lois sur le blasphème. Elle demande au gouvernement américain de placer le pays sur la liste des Pays Particulièrement Préoccupants et d’apporter son soutien à la société civile et aux organisations de la société civile nigérianes.

M.C.

Crédit image : Shutterstock / Omotayo Kofoworola

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