« Les innocentes », l’histoire vraie de religieuses violées pendant la seconde guerre mondiale

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innocenteDécembre 1945 en Pologne près de Varsovie, des religieuses mettent au monde des bébés. Elles sont tombées enceintes suite à des viols perpétrés par les soldats soviétiques. C’est ensemble qu’elles retrouvent le chemin de la vie aidée d’une jeune femme médecin française. Le film « Les innocentes » s’inspirant de ces faits réels sort en salles le 10 février 2016.

Comment raconter la guerre sans parler des femmes qui sont violées comme si elles étaient un trophée ? Soixante-dix ans après les faits, le film « Les innocentes » lève le voile sur cette histoire tenue secrète lors de la victoire des alliés sur les armées nazies. Mathilde Pauliac, interprétée par Lou de Laâge, est une résistante, jeune médecin assistante à la Croix Rouge. Elle est en Pologne afin de soigner et de rapatrier les soldats blessés ou les prisonniers de guerre français. Elle va prendre des risques pour aider et soigner ces sœurs. C’est grâce à elle, à travers ses notes et ses rapports secrets au Général de Gaulle, que cette histoire est connue aujourd’hui.

« Les innocentes est un film si actuel et le personnage que j’y joue est si moderne que je n’ai pas le sentiment d’avoir tourné une histoire qui se déroule en 1945. Pour moi, Mathilde est une fille d’aujourd’hui. » Lou de Laâge

Le contraste entre l’attitude verrouillée de la mère supérieure et l’ouverture d’esprit dont font preuve les sœurs en acceptant d’entamer une relation avec la jeune femme médecin qui leur vient en aide est l’un des points forts du film.

innocente 2Au-delà de ce vécu des sœurs polonaises, le film questionne sur la foi, sur notre rapport à la vie, au respect de l’humain. Ses sœurs vont accoucher et l’histoire retiendra la vie d’un orphelinat où ont été élevés leurs enfants avec des orphelins de la seconde guerre mondiale. Elles vont le vivre comme une rédemption au milieu des troubles postérieurs à la guerre, sans perdre leur foi. Elles sont meurtries mais habitées par leur foi.

« Même dans le chaos, on peut continuer à croire... Ça fait du bien de relire le [scénario du] film qui redonne de l’espoir » exprime Lou de Laâge

« La maternité, le questionnement sur la foi étaient des thèmes que j’avais envie d’explorer. Je voulais aller au plus près de ce qui se passe à l’intérieur de ces êtres, raconter l’indicible. La spiritualité devait être au cœur du film. »  Anne Fontaine, réalisatrice

Nous pouvons penser que l’histoire de ces religieuses bénédictines violées durant la seconde guerre mondiale est singulière. Pourtant ce film nous renvoie à l’actualité. Sur tous les théâtres de guerres, les femmes payent un lourd tribut en étant réduites à être des esclaves sexuels, en étant violées, mutilées ou martyrisées. En Syrie, en Irak, en République Démocratique du Congo, en Afghanistan, au Pakistan... des femmes sont encore violées par des hommes qui oublient leur propre humanité. Des sœurs bénédictines soulignaient que ce film est un cri des femmes pour aujourd’hui : « Avant d’être religieuses, nous sommes des femmes » Le film a été aussi visionné au Vatican, le viol des religieuses dans le monde est une préoccupation pour l’Église.

Nathanaël Bechdolff


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