Les évêques des États-Unis, d’Amérique centrale et du Mexique cherchent des réponses à la crise migratoire

Evêques catholiques américains, mexicains et d’Amérique centrale se sont réunis près de Chicago les 1er et 2 juin pour travailler ensemble et trouver des solutions à la crise migratoire.
Une réunion d’urgence sur la question migratoire réunissant une vingtaine d’évêques des États-Unis, du Mexique et d’Amérique centrale ainsi que des représentants du Vatican et les dirigeants des principales organisations catholiques et organisations à but non lucratif du pays, s’est déroulée les 1er et 2 juin au Mundelein Seminary à l’extérieur de Chicago.
La revue jésuite America, rapporte que des prières écrites par des enfants migrants étaient accessibles pendant cette rencontre. « Cher Dieu, je vous demande de m’aider à sortir d’ici et de prendre soin de ma mère » peut-on lire sur l’un des petits papiers, une note écrite en espagnol par un enfant qui réside dans un camp et recueillie par l’évêque Mark J. Seitz d’El Paso au Texas.
Cette réunion avait pour but de faire travailler les évêques ensemble, en collaboration, pour élaborer une réponse de l’Eglise catholique à la crise migratoire qui entraîne le déplacements de nombreux migrants vers les Etats-Unis. Il s’agissait également d’essayer de comprendre les raisons qui poussent tant d’individus à quitter leur pays d’origine.
Dans son discours d’ouverture, Mgr Mark J. Seitz a mis l’emphase sur la défense de la dignité de ces personnes qui sont « forcées à fuir ».
« Voyons comment nous pourrions nous rassembler au-delà des frontières, en collaborant à travers nos différents rôles, responsabilités et ministères, pour élever à nouveau la voix morale de l’église auprès des décideurs en ce moment critique pour défendre les droits et la dignité de ceux qui sont forcés de fuir. »
« Nous ne pouvons pas fermer les yeux »
L’évêque a déclaré qu’il s’agissait d’un « moment décisif » qui invite une « réponse audacieuse » de la part de l’Eglise fondée sur « l’esprit et la fidélité à l’Évangile ». « Pas plus que nous ne pouvons fermer les yeux sur le mal de l’avortement, nous ne pouvons pas fermer les yeux sur la souffrance de nos frères et sœurs immigrés et le mépris de leurs droits humains. » a-t-il ajouté.
Pour Mgr Gomez, archevêque de Los Angeles, les évêques ont la responsabilité de trouver « une voie à suivre qui soit enracinée dans la solidarité et la fraternité et qui respecte les droits et la dignité de chaque migrant en tant qu’enfant de Dieu fait à son image ».
« Nous ne pouvons pas être indifférents aux souffrances de l’immigré, du réfugié ou de toute autre personne dans le besoin » continue le religieux qui rappelle que les chrétiens ont « le devoir de prendre soin les uns des autres, de pleurer avec ceux qui pleurent et de relever ceux qui tombent ».
Mgr Charbonneau, évêque au Honduras, a également pris la parole faisant écho aux discours de ses homologues américains, « Nous ne pouvons pas ignorer cette réalité » a-t-il affirmé en contemplant la table où était rassemblées les prières des enfants migrants, dont plusieurs évoquent leur désir de voir leurs parents.
Un travail collaboratif
Pour le président du Comité sur les migrations de la conférence des évêques catholiques des États-Unis (USCCB), Mgr Dorsonville, la collaboration entre les évêques est essentielle. C’est également ce qu’a mis en avant le cardinal Cupich dans son homélie qui précédait la réunion.
Il a exhorté les religieux à « transmettre les messages recueillis lors de la réunion à leurs régions respectives ». Il a aussi encouragé les évêques à coopérer avec les représentants du gouvernement pour travailler sur la question. »Nous devons les respecter » a-t-il déclaré.
« Nous devons attendre le meilleur de leur part, et pourtant, en même temps, ne pas nous laisser enfermer par le mécontentement, ne pas nous attendre au pire, même lorsqu’ils nous déçoivent ».
« Il est temps de chercher de nouvelles voies et de nouvelles compréhensions de la place de la migration dans l’histoire humaine. » a conclu l’évêque d’El Paso qui estime qu’il est également temps « de reconnaître les migrants non pas comme des intrus mais comme des personnes qui révèlent le visage du Christ dans leur amour et leur courage et qui nous enrichissent par leur présence ».
Camille Westphal Perrier
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