Les enfants victimes de Daech ne boudent pas pour la couleur de leur cuillère

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La bonne nouvelle annonçant la proche défaite de Daech à Mossoul est pratiquement occultée par les récits de vies détruites durant cette guerre.

BBC news a récemment fait état des civils toujours pris en otage dans l’ouest de la ville, et de ceux qui tentent de s’échapper, s’exposant ainsi à un grand danger. Un homme a pu atteindre la frontière iranienne en portant son fils de 4 ans tué par balle lors de leur évasion. Malgré tous ces témoignages, c’est la dernière phrase d’un rapport qui m’a le plus frappée :

« Les enfants montrent des signes sévères de traumatisme - tels que des pleurs excessifs, le mutisme, l’énurésie et la peur de quitter leurs parents. »

Je me suis alors souvenue du petit-déjeuner… Une histoire plutôt amusante, surtout la conversation des petits essayant de parler l’anglais. Puis il y a eu quelques pleurs à cause du lait renversé, un peu de bouderie... La cuillère était de la mauvaise couleur et il n’y avait pas assez de sucre dans les céréales.

Tout ceci est très commun quand on a une petite table en plastique au milieu de la cuisine. Pipi au lit, nous avons tous fait face à cela, de même que les larmes inévitables lorsque nous devons nous absenter, et que l’on appelle « l’anxiété de la séparation ».

Sachant à quel point les activités journalières peuvent être remplies d’émotions pour nos petits, je me demande comment les enfants de Mossoul arrivent à supporter de telles situations. Comment font-ils pour les surmonter ? Mais finalement, parviennent-ils à les surmonter ?

Les officiers du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) qui soutiennent actuellement l’hôpital général de Mossoul, expliquent « qu’une guerre comme celle de Mossoul laisse souvent des cicatrices mentales et physiques, surtout aux plus jeunes ». Un kinésithérapeute qui travaille avec ces enfants raconte que ces derniers pleurent pour être avec leurs parents et veulent rentrer chez eux. Lorsque j’ai lu ceci, j’ai eu le sentiment que l’on m’avait poignardé dans le coeur.

Même si cela ne s’apparente pas à ce que vivent les enfants de Mossoul, un récent article publié par l’écrivain chrétien Philip Yancey sur le fait de grandir ‘sans père’ m’a fait réaliser les besoins des jeunes qui nous entourent. Yancey pense que de nos jours, aux États-Unis, au moins un quart des enfants vivent sans père, et les conséquences sur leurs vies sont parfois dramatiques. Cela semble pourtant être un luxe comparé à ceux qui vivent à Mossoul. En tant que parents chrétiens, cela devrait attirer notre attention, car nous connaissons l’importance d’un père au sein d’une famille.

Dieu nous demande de prier et de prendre soin des « orphelins » (Psaumes 82:3, Psaumes 10:18), tout comme lui :

« Le père des orphelins, le défenseur des veuves, C’est Dieu dans sa demeure sainte. »
Psaumes 68:6

Même si je ne peux apporter physiquement mon soutien aux enfants affectés par cette guerre, je peux prier pour eux et les porter sans cesse aux pieds de Jésus.

Et je n’ai pas à aller bien loin pour trouver un enfant qui a besoin de l’influence d’une famille aimante. Il est temps d’ouvrir nos yeux et nos coeurs car ils sont autour de nous : dans notre famille, dans nos églises et dans notre entourage. Si aujourd’hui je suis bénie par Dieu d’avoir une famille à son service, j’ai déjà tout ce qu’il me faut pour apporter mon soutien à un enfant ‘dans le besoin’.

Louise Carter


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