Les chrétiens libanais sous la menace d’une guerre ouverte

chretiens_libanais_menace_guerre_ouverte

Depuis l’offensive israélienne sur la bande de Gaza après l’attaque terroriste du Hamas le 7 octobre 2023, les combats se sont intensifiés au sud du Liban entre Tsahal et les combattants du Hezbollah libanais. Tous les jours, des roquettes touchent cette zone et détruisent la vie des chrétiens qui y vivent.

Le long de la frontière entre Israël et le Liban, les paroisses tentent de survivre. Après avoir fui les missiles et les tirs vers Beyrouth et le nord du pays, les chrétiens qui habitent dans cette zone de tensions ont dû revenir, faute d’avoir trouvé refuge ailleurs.

Toutefois, deux paroisses restent complètement vides, celles de Alama el Chaeb et de Qawzah, "car elles se trouvent entièrement dans les zones de raids aériens ; une grande partie des maisons y a été complètement détruite", explique Mgr Charbel Abdallah, archevêque maronite de Tyr, à l’AED.

Dans ce qui est un des plus vieux diocèses du monde, la vie des chrétiens est une lutte permanente.

Il est difficile de se nourrir car les champs cultivés et les arbres fruitiers ont été détruits par plus de 8 mois de combats acharnés entre les soldats israéliens et ceux de la milice du Hezbollah, organisation chiite très puissante au Liban.

Il en va de même pour les soins de santé. "Face à ces nombreux besoins, l’État est totalement absent. Les gens sont de plus en plus pauvres et incapables de vivre dignement. En raison de l’inflation extrême, même la couverture de la caisse nationale de sécurité sociale pour les hospitalisations, consultations, ou les médicaments est quasiment inexistante", explique Mgr Charbel Abdallah.

La situation ne semble pas aller en s’améliorant, les rumeurs d’une guerre ouverte se font de plus en plus fréquentes.

Dans un discours vindicatif ce mercredi 19 juin, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a averti qu'"aucun lieu" en Israël ne serait épargné par les missiles et les drones de son mouvement en cas d'attaque israélienne contre le Liban.

Toutefois, pour l’archevêque maronite de Tyr, l’état de guerre est déjà là. Mais il continue à rendre visite aux fidèles car, selon lui, "ces visites encouragent beaucoup les gens et ils sentent qu’ils ne sont pas abandonnés par l’Église".

Les prêtres et les religieux et religieuses font leur maximum également pour soutenir les fidèles. "Aucun d’entre eux n’a quitté la région malgré le danger constant. Ils estiment de leur devoir de demeurer auprès des gens qui souffrent et de leur apporter du soutien et de la consolation", souligne Marielle Boutros, responsable des projets pour l’AED au Liban.

Jean-Benoît Harel

Crédit image : Shutterstock / GR.Stocks

Dans la rubrique internationale >



Les nouvelles récentes >