Les chrétiens de Gaza au secours des Palestiniens de retour chez eux
Plus de 300 000 Palestiniens reviennent dans le nord de la bande de Gaza après plus d’un an de fuite des combats entre l’armée israélienne et le groupe islamiste Hamas. La paroisse de la Sainte- Famille tente de soutenir les besoins de cette marée humaine, dont les maisons ont pour beaucoup été détruites.
Le lundi 27 au matin, les autorités israéliennes ont ouvert le passage à pied et en voiture au travers du corridor de Netzarim, qui coupait en deux la bande de Gaza d'est en ouest. Plus de 300 000 Palestiniens réfugiés dans le sud de l’enclave palestinienne ont ainsi pris la route pour rentrer chez eux.
Ils remontent la route côtière d'Al Rashid, fouillés par des inspecteurs égyptiens chargés de contrôler l’absence d’armes dans les bagages des déplacés. Mais beaucoup ne retrouveront rien de ce qu’il connaissait. Selon des chiffres du Hamas, 90 % des Palestiniens revenant dans le nord de Gaza n'ont plus de maison.
Interrogé par SIR, le père Gabriel Romanelli, curé de la paroisse de la Sainte-Famille de Gaza, dans le nord Gaza, témoigne de la situation.
"Beaucoup d'entre eux ne reconnaissent plus les lieux où ils vivaient avant la guerre. De nombreuses familles sont revenues avec seulement quelques couvertures et quelques vêtements, elles n'ont plus rien. Ceux qui ont réussi à rejoindre leurs maisons abandonnées à cause des combats ont pu constater les destructions : certains ont perdu toute leur maison, d'autres une partie, d'autres encore ont trouvé refuge dans des maisons abandonnées par des familles parties à jamais."
Depuis le 7 octobre 2023, jour de l’attaque du Hamas qui a déclenché la riposte israélienne, le prêtre de la paroisse latine tente d’aider la population restée à Gaza, malgré les bombardements et la famine. Dans le quartier al-Zaitoun, la paroisse a accueilli 500 réfugiés, accomplissant sa vocation "d'oasis d'accueil et de paix". Grâce au soutien du Patriarcat Latin de Jérusalem, de l'Ordre Souverain de Malte et d'autres bienfaiteurs, ils ont apporté un soutien humanitaire à plus de 10 000 familles.
Désormais, les besoins augmentent avec le retour des déplacés qui n’ont rien.
"Il est urgent de mettre en route la reconstruction de Gaza le plus rapidement possible, car nous devons vraiment penser au bien de chaque personne humaine qui vit ici."
Germain Gratien
