Le candidat républicain à la Maison Blanche vend des bibles intitulée "God Bless the USA" pour financer sa campagne. Imprimées en Chine, ces bibles sont vendues entre 60 et 1000 $ aux États-Unis.
"Le jour où Dieu est intervenu : 18 juillet 2024", est-il mentionné sur la dernière édition de la Bible approuvée par Donald Trump, en référence à la première tentative d'assassinat lors de sa campagne électorale. Depuis mars 2024, afin de faire face aux difficultés financières et aux frais de campagne, l’ancien président américain a décidé de lancer sa propre édition de la Bible.
En plus des textes habituels, l'ouvrage comprend aussi la Constitution américaine, le Bill of Rights, la déclaration d'indépendance, et le Serment d'allégeance au drapeau des États-Unis.
Les bibles "God Bless the USA" sont vendues au prix unitaire de 60$ exemplaire. Certains exemplaires signés par Donald Trump, sont eux mis en vente pour 1 000 $ (environ 900 euros).
Non sans ironie, l'Associated Press a rapporté que ces bibles sont imprimées à Hangzhou, en Chine. Une anecdote croustillante quand on sait que Donald Trump a ouvertement critiqué la Chine et la dépendance des États-Unis à l'égard de l'industrie manufacturière chinoise.
La Chine est également l'un des plus grands imprimeurs de bibles au monde. Ainsi, Amity Printing, une entreprise chinoise, imprime 70 bibles par minute. Toutefois, ces bibles ne sont pas destinées aux populations chinoises qui doivent se contenter d’une bible erronée, approuvée par le Parti communiste.
Par exemple, rapporte Premier Christian, dans le chapitre 8 de l’Évangile de Jean, alors que les pharisiens surprennent une femme en train de commettre un adultère, Jésus les met au défi :
"Que celui d'entre vous qui est sans péché soit le premier à lui jeter la pierre."
Comme nous le savons, Jésus lui pardonne ensuite, lui disant de "quitter sa vie de péché". Pourtant, la traduction approuvée en Chine prétend sans vergogne que c'est Jésus lui-même qui a jeté la première pierre, avec la sinistre affirmation que "si la loi ne pouvait être exécutée que par des hommes sans défaut, la loi serait morte".
S'exprimant dans le podcast A Mucky Business de Premier, Tim Farron, ancien dirigeant des libéraux-démocrates britanniques, a estimé que si la Bible de Trump ne modifiait pas le sens des textes, l’ajout des textes symboliques pour les États-Unis leur confère un statut équivalent à celui de la parole de Dieu :
"Nous devrions nous rappeler l'avertissement de Dieu dans Deutéronome 4:2, qui dit : 'N'ajoutez rien à ce que je vous ordonne et n'en retranchez rien'".
Jean-Benoît Harel