L’élue et pasteur dérobait des exemplaires de la Bible à la Chambre des représentants de l’Arizona

L’élue et pasteur dérobait des exemplaires de la Bible à la Chambre des représentants de l’Arizona

La conclusion du mystère entourant l'affaire des bibles disparues dans le salon réservé aux membres de la Chambre des représentants de l'Arizona a révélé un coupable improbable : une élue qui est par ailleurs pasteur.

La chambre basse de la législature de l’État de l’Arizona comprend un salon réservé aux représentants pour qu’ils puissent y téléphoner, rencontrer des collègues ou des membres du personnel. La Bible y est mise en évidence pour ceux qui souhaitent la lire.

Le 23 mars dernier, l’équipe de sécurité a été prévenue de la disparition de deux exemplaires du livre sacré de la pièce. Au cours de son inspection du salon, elle a découvert les bibles cachées sous les coussins de fauteuils.

Une semaine plus tard, la sécurité a été à nouveau conduite à fouiller les lieux après la disparition d’une autre bible, qu’elle a retrouvée dans le réfrigérateur. L’équipe de sûreté a décidé d’installer temporairement des caméras dans le salon qui n’en était pas équipé, contrairement à la plupart des autres espaces communs.

Le 10 avril, l’auteur des méfaits a été identifié, il s’agit de la représentante démocrate Stephanie Stahl-Hamilton qui est également pasteur presbytérien.

Sur les images, on peut voir l’élue s’emparer d’une bible, alors même que plusieurs de ses collègues sont présents dans la pièce. Incapable de résister à la tentation, la représentante n’attend pas d’être seule et cache le livre derrière un fauteuil, sans réaliser qu’elle a de grandes chances d’être vue par les autres personnes lorsqu’elle commet son acte. Fort heureusement pour elle, aucun d’entre eux ne la remarque ; bien malheureusement pour elle, cependant, elle est filmée.

Stahl-Hamilton a refusé de répondre aux questions des journalistes, mais son bureau a fini par envoyer une déclaration à la chaîne de télévision du Capitole selon laquelle ses actes n’étaient qu’une "façon ludique de commenter la séparation de l’Église et de l’État ». L’élue a ajouté : « Je suis ministre du culte presbytérien, je n’ai donc évidemment aucun problème avec la Bible."

Plainte pour manquements à l’éthique

Le président de la Chambre, le républicain Ben Toma, a déclaré au service de presse du Capitole qu’il n’avait pas l’intention de porter plainte, mais que les autres élus pourraient prendre des mesures à son encontre pour troubles à l’ordre public.

Trois représentants républicains ont annoncé leur décision de saisir la commission d’éthique de la Chambre. Selon les trois élus, en volant des bibles à plusieurs reprises, leur collègue a créé un environnement de travail hostile. Ils déclarent dans leur plainte qu’elle a peut-être offensé d’autres chrétiens et que ses explications et excuses ne sont pas suffisantes :

"Les actes de la représentante Stahl-Hamilton ne sont pas seulement désordonnés, ils font montre d’un profond défaut de jugement et d’un manque de respect flagrant pour les croyances de ses collègues et de la population de l’Arizona en général, ce qui rend sa conduite contraire à l’éthique et inacceptable."

Le 26 avril, le représentant républicain Lupe Diaz, également pasteur, a ouvert la session parlementaire en déclarant que la Bible était "une lettre d’amour de Dieu à l’humanité" que certains tentaient de détruire :

"Au cours des millénaires, les tyrans ont essayé de l'éliminer, de la brûler, de l'enterrer, de la cacher et de l'éloigner des gens parce qu'elle a le pouvoir de transformer."

La représentante accusée a présenté ses excuses en assurant qu’elle n’avait "jamais eu l’intention de détruire, de profaner ou d’offenser" et que la Bible lui tenait "très à cœur" :

"Je reconnais qu'une conversation ["un débat", NDLR] sur la séparation de l'Église et de l'État aurait dû commencer par une discussion."

Stahl-Hamilton est titulaire d’une maîtrise en théologie obtenue à Princeton. Son site officiel met en avant sa foi et indique qu’elle est pasteur non installé.

Jean Sarpédon

Crédit image : Shutterstock/ Andrew Zarivny

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