L'Eglise de France célèbre 50 ans de dialogue avec les musulmans

L'Eglise de France célèbre 50 ans de dialogue avec les musulmans

L'Eglise de France a célébré jeudi les 50 ans de son instance de dialogue avec les musulmans en promettant, lors d'une journée de colloques et témoignages à Paris, d'"approfondir" ce dialogue inscrit dans la "recherche de bien commun".

"Ce sont 50 ans d'amitiés très nombreuses, de passions" même si "ce ne fut pas forcément simple de créer ce service", aujourd'hui appelé Service national des relations avec les musulmans (SNRM), a afirmé dans un discours le président de la Conférence des évêques de France (CEF) Eric de Moulins-Beaufort.

A l'époque, dans un contexte encore marqué par la décolonisation, "l'épiscopat s'intéresse surtout à l'immigré musulman" et "la dimension sociale est première", a rappelé lors d'une table ronde Vincent Feroldi, l'ancien directeur du SNRM. On est dans le sillage de l'encyclique Ecclesiam suam, en 1964, où le pape Paul VI incite au dialogue.

Un an plus tard, l'Eglise afirme qu'elle "regarde aussi avec estime les musulmans". Les années 1980 voient la mise en place de formations à la connaissance de l'islam, de délégués diocésains... puis surviennent la "décennie noire algérienne" et la montée du terrorisme: "pour depassionner le débat on cherche une approche plus scientifique", selon Vincent Feroldi. Voyages d'études, partenariat, livrets d'accompagnement... L'Eglise intensifie son dialogue interreligieux, notamment avec des partenaires musulmans (associations, institutionnel, intellectuels...) dans une volonté d'"aller de l'avant".

Aujourd'hui, "le dialogue avec les musulmans est un élément capital de la mission de l'Eglise", selon Mgr de Moulins-Beaufort, qui a promis de "continuer à approfondir ce dialogue" dans une "recherche d'unité" et de "bien commun". Cela ne doit pas édulcorer "les tensions, les polarisations qui existent inévitablement", a-t-il ajouté.

Cette journée d'échanges, organisée au siège de la CEF à Paris, a permis à plusieurs personnes de raconter leur expérience de "fraternité au quotidien" alors que "nous faisons face parfois à des complexités que nous ne maîtrisons pas", selon l'expression du directeur du SNRM, Jean-François Bour.

"On arrive à discuter à partir du moment où on accepte l'autre dans son espace", a afirmé Ramzi Aït-Djaoud, coprésident du Groupe d'amitié islamo-chrétienne, qui emmène chaque année des jeunes en voyage à la communauté de Taizé.

"On veut pas rester dans l'utopie, il faut intégrer certains points concrets: notamment s'éloigner des lectures extrêmes et surtout promouvoir et soutenir la justice. Les doubles standards ne favorisent pas ce dialogue"

La Rédaction (avec l'AFP)

Crédit image : Shutterstock / godongphoto


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