Leah Sharibu otage de Boko Haram depuis 3 ans : « Mettez votre gouvernement au défi »

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Un pasteur au contact des parents de Leah Sharibu a révélé qu’ils étaient « pleins de foi », mais aussi « pleins de douleur ».

Leah Sharibu a été enlevée le 19 février 2018, aux côtés de 109 autres écolières de Dapchi. Toutes avaient été libérées mais elle seule restait captive de Boko Haram. La jeune chrétienne avait refusé de renier sa foi, ils en avaient fait son « esclave à vie ». Cela fait désormais trois ans que l’adolescente a été enlevée. Leah a aujourd’hui 17 ans et reste en captivité.

Le pasteur Gideon Para-Mallam s’est exprimé auprès de l’organisme Aide à l’Église en Détresse. Il est en contact avec les parents de la jeune fille.

« Ils restent inflexibles, et pleins de foi qu’un jour ils verront Leah. Leurs esprits n’ont pas été brisés. »

Avant d’ajouter, « ils sont pleins de douleur ».

Le pasteur nous interpelle, « mettez votre gouvernement au défi ».

« Pourquoi le monde se tient-il à côté et regarde pendant qu’elle reste en captivité injustement ? Mettez votre gouvernement au défi d’utiliser son pouvoir et les voies diplomatiques pour soulever le problème de Leah auprès de notre président et des structures de pouvoir pertinentes au Nigeria pour agir afin de libérer Leah et d’autres en captivité. »

Interrogé par l’AED, Gideon Para-Mallam s’est ensuite exprimé au sujet des rumeurs qui pèsent sur Leah au sujet de son prétendu mariage à un militant de Boko Haram.

« Oui, c’est vrai, la rumeur était là depuis un certain temps et un témoignage oculaire m’a confirmé cette rumeur en privé. Mais j’ai posé une question simple : serait-ce une conversion volontaire ou forcée ? Une conversion forcée à l’islam en captivité serait-elle considérée comme une conversion volontaire ? N’oubliez pas que Leah a été retenue en premier lieu parce qu’elle a décidé à l’âge de 14 ans de rester fidèle à sa conviction chrétienne… »

Puis l’homme a appelé à la prière :

« Prions pour qu’elle reste ferme dans sa foi au Christ, même en cette heure sombre où l’épreuve de sa foi est étendue à des limites que même des adultes ne pourraient pas facilement affronter. »

Mgr Alfred Adewale Martin, archevêque de Lagos, exhorte le gouvernement à obtenir la libération de Leah. Le révérend Anthony Godonu, directeur des communications sociales, a signé une déclaration dans laquelle il rappelle « la grave torture physique, émotionnelle et psychologique qu’elle et ses parents ont endurée toutes ces années » :

« Il est triste de constater que trois années se sont écoulées depuis que Leah Sharibu [...] a été enlevée de son école avec d’autres filles et a depuis été incarcérée. Le gouvernement fédéral a promis, en priorité, d’assurer sa libération. Malheureusement, elle et d’autres languissent encore entre les mains de leurs ravisseurs à ce jour. On nous a dit que plusieurs efforts ont été faits pour assurer sa libération, mais nous ne les voyons pas encore se concrétiser. On ne peut qu’imaginer la grave torture physique, émotionnelle et psychologique qu’elle et ses parents ont endurée toutes ces années. »

M.C.


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