Le Yémen vit la pire épidémie de choléra jamais enregistrée dans le monde. Plus de 800 000 cas en 6 mois. L’épidémie dépasse celle d’Haïti qui avait touché autant de personnes, mais sur une durée de 7 ans entre 2010 et 2017.
Il y aurait 4000 nouveaux cas chaque jour. La moitié des malades sont des enfants. 2% de la population yéménite est touchée. Le Comité International de la Croix Rouge estime qu’un yéménite sur 45 aura contracté la maladie avant la fin de l’année 2017. Plus de 2000 personnes sont décédées dont 700 enfants. Cette épidémie s’ajoute à un contexte de conflits entre les forces gouvernementales et les rebelles houthis, de djihad, de famine et de dévastation des infrastructures. L’épidémie de choléra est une conséquence de la crise humanitaire majeure qu’elle contribue à intensifier.
Nadine Drummond, de l’organisation Save The Children l’affirme :
« Le choléra est un symptôme du conflit. C’est un symptôme de la guerre. Ce n’est pas quelque chose qui est venu de nulle part. Il est donc très difficile de parler du choléra, sans regarder le contexte de guerre. »
Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies, 11 millions d’enfants yémenites ont besoin d’une assistance humanitaire.
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Cette infection bactérienne n’est pourtant pas si difficile à traiter. Les traitements existent. Mais dans un pays en guerre depuis 2 ans qui selon les observateurs, « connaît aujourd’hui la plus grande crise humanitaire au monde », les infrastructures sont dévastées, la corruption est massive, l’assainissement est trop souvent inexistant, les réseaux d’eau potable sont détruits, les traitements sont introuvables ou peinent à parvenir aux patients quand ils sont envoyés par des ONG.
La vaccination est possible mais les autorités yéménites auraient renoncé à y avoir recours. Pour Frédérique Tissandier de Gavi Alliance,
«La difficulté d’accéder aux populations les a contraints à ne pas accepter les doses vaccinales qui devaient leur être envoyer.»
62 ONG, dont Amnesty International, Human Rights Watch, ou Yemen Humanitarian Forum ont co-signé un appel plaidant pour l’ouverture d’une « enquête internationale indépendante sur les violations et les abus des droits de l’homme et du droit international humanitaire ».
Selon l’ONU, 11 millions d’enfants auraient besoin d’une aide humanitaire d’urgence. Nadine Drummond déclare :
« En occident, vous avez l’habitude de voir ces images à la télévision ou sur internet. Mais ce sont des scènes de la vie quotidienne, chaque jour à travers le Yémen. »
H.L.