Le « viol ou la mort » : Des « femmes d’Afrique » et de la diaspora solidaires des femmes et filles du Tigré
« Des rapports continuent d’émerger du Tigré de femmes violées devant leurs maris, des mères violées devant leurs enfants et vice versa, des membres de la famille forcés de choisir entre le viol de leurs proches ou la mort, et des femmes elles-mêmes étant forcées de choisir entre le viol ou la mort. »
Elles sont activistes, PDG, militantes des droits de l’homme ou de la liberté religieuse, mais aussi pasteur, évêque ou membre de la Société Biblique. Elles se présentent comme des « femmes d’Afrique ou d’ascendance africaine » et ont signé une lettre ouverte, un geste de solidarité à l’égard des femmes et des filles du Tigré, contraintes, avec leurs familles, à choisir entre « le viol ou la mort ».
Elles commencent par rappeler l’information portée auprès du Conseil de sécurité des Nations Unies en avril dernier. Sir Mark Lowcock, rapportait alors les propos d’une agence non spécifiée opérant dans le Tigré qui faisait état de la violence sexuelle impliquée dans 30% des incidents contre les civils. Il avait alors précisé qu’elle était utilisée « comme une arme de guerre, comme un moyen d’humilier, de terroriser et de traumatiser une population entière aujourd’hui et dans la prochaine génération ».
Ces femmes affirment ensuite que les rapports faisant état du viol de femmes du Tigré continuent de leur parvenir.
« Des rapports continuent d’émerger du Tigré de femmes violées devant leurs maris, des mères violées devant leurs enfants et vice versa, des membres de la famille forcés de choisir entre le viol de leurs proches ou la mort, et des femmes elles-mêmes étant forcées de choisir entre le viol ou la mort. »
Elles portent la parole des victimes qui racontent que leurs agresseurs disent avoir « nettoyé » leur lignée, ou encore de celles qui ne pourront plus porter d’enfants suite aux sévices qu’elles ont subis.
Les signataires s’appuient ensuite sur l’étude menée par des chercheurs belges, qui concluent que ces viols de masse correspondent à « un schéma qui a été évident dans les actions génocidaires précédentes », comme en Bosnie ou au Rwanda.
« En solidarité avec les victimes de ces crimes terribles », elles appellent, car « le temps presse », à « un cessez-le-feu immédiat », à « une assistance humanitaire accrue et opportune pour les survivants », ainsi qu’à un « mécanisme de justice indépendant pour s’assurer que les responsables des souffrances sont tenus de rendre des comptes ».
M.C.
Crédit image : RudiErnst / Shutterstock.com