Le Prix Nobel de la Paix vient d’être attribué à Oslo à Abiy Ahmed Ali, Premier ministre éthiopien.
Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed Ali vient de recevoir le Prix Nobel de la Paix 2019. Le Comité a souligné « ses efforts pour la paix et la coopération internationale, et en particulier pour son initiative décisive visant à résoudre le conflit frontalier avec l’Erythrée voisin ». Il a été l’instigateur de la réconciliation entre l’Éthiopie et l’Érythrée, après 20 années d’hostilité entre les pays qui ont tué plus de 80 000 personnes, en abandonnant la revendication par son pays d’un territoire frontalier contesté.
À ce sujet, le comité norvégien salue aussi l’action du Président de l’Érythrée, Isaias Afwerki.
« La paix ne découle pas des actions d’un seul acteur. Lorsque le Premier ministre Abiy a tendu sa main, le président Afwerki l’a saisie et a contribué à formaliser le processus de paix entre les deux pays. »
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The Norwegian Nobel Committee has decided to award the Nobel Peace Prize for 2019 to Ethiopian Prime Minister Abiy Ahmed Ali.#NobelPrize #NobelPeacePrize pic.twitter.com/uGRpZJHk1B— The Nobel Prize (@NobelPrize) October 11, 2019
Abiy Ahmed Ali est un chrétien protestant. Issu du groupe ethnique des Oromos, il est né d’un père musulman et d’une mère chrétienne orthodoxe. Il s’est engagé pour son pays dès l’adolescence, en rejoignant un mouvement de résistance contre le régime, puis l’armée éthiopienne en 1993. Après le génocide rwandais, il a été déployé en tant que membre de la mission de paix des Nations Unies. Il est entré dans la politique en 2010, où il a été élu à la Chambre des représentants, puis ministre fédéral des Sciences et de la Technologie. Il prône l’ « ouverture » et le « respect ».
« Nous devons débattre des problèmes ouvertement et avec respect. Il est plus facile de convaincre les peuples de passer à la démocratie que de les pousser à la démocratie. Cela ne peut réussir que pacifiquement et par la participation politique. »
Vatican News faisait état en janvier dernier du lancement par Abiy Ahmed Ali d’un « d’un processus sans précédent de changement radical et de réforme », rappelant que certains parlaient de « changements [...] presque impensables dans un passé lointain ». Il avait ainsi levé l’état d’urgence, libéré des milliers de prisonniers politiques, autorisé le retour des dissidents en exil et débloqué des sites web et des chaînes de télévision.
L’année dernière le gynécologue chrétien Denis Mukwege et la yézidie Nadia Murad avaient également été récompensés par le Prix Nobel de la Paix.
M.C.
Crédit Image : Creative Commons / Wikipedia - Aron Simeneh