La situation se dégrade entre la France et la Turquie et ce lundi 26 octobre, alors que le président turc lance un appel à boycotter les produits français.
Depuis quelques mois, le ton monte entre la Turquie et la France.
Après le discours d’Emmanuel Macron suite à l’assassinat de Samuel Paty, Recep Tayyip Erdogan, s’en est pris au président français. Dans un discours télévisé le samedi 24 octobre, le président turc a attaqué « la santé mentale » d’Emmanuel Macron pour dénoncer son attitude envers les musulmans.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan dénonce l'attitude d'Emmanuel Macron envers les musulmans de France et l'appelle à subir un "examen de santé mentale" #AFP pic.twitter.com/KK0uJ6iqCB
— Agence France-Presse (@afpfr) October 24, 2020
Des propos jugés « inacceptables » par le gouvernement français qui a envoyé un message fort en annonçant le rappel pour consultation de l’ambassadeur de France à Ankara. Une mesure historique.
Suite à ces déclarations, les messages de soutien au président Emmanuel Macron de la part de différents leaders européens se sont multipliées.
Tras la llamada a consultas del Embajador de 🇫🇷 en 🇹🇷, 🇪🇸 subraya que la confrontación y los ataques personales, como los sufridos por el Presidente @EmmanuelMacron, nunca tendrán cabida entre aliados y espera que un diálogo basado en el respeto se restablezca lo antes posible.
— Exteriores (@MAECgob) October 25, 2020
C’est le cas de l’Espagne qui a déclaré sur le compte Twitter du ministère des affaires extérieures :
« Suite à l’appel à consultation de l’ambassadeur de France en Turquie, l’Espagne souligne que l’affrontement et les attaques personnelles, comme celles subies par le président Emmanuel Macron n’auront jamais de place entre alliés et espèrent qu’un dialogue basé sur le respect sera rétabli au plus vite. »
Personal insults against President Macron and hate speech targeting France by the Turkish leadership is unacceptable, fuels religious hatred and undermines peaceful coexistence. Full support and solidarity to @EmmanuelMacron and the French people, still mourning a heinous crime.
— Prime Minister GR (@PrimeministerGR) October 25, 2020
Le Premier ministre grec s’est également exprimé sur Twitter, qualifiant ce comportement comme « inacceptable » :
« Les insultes personnelles contre le président Macron et les discours de haine contre la France par le dirigeant Turc sont inacceptables, alimentent la haine religieuse et sapent la coexistence pacifique. Soutien total et solidarité à Emmanuel Macron et au peuple français, toujours en deuil d’un crime odieux. »
President Erdogan’s words addressing President @EmmanuelMacron are unacceptable. The Netherlands stands firmly with France and for the collective values of the European Union. For the freedom of speech and against extremism and radicalism.
— Mark Rutte (@MinPres) October 26, 2020
Mark Rutte, Premier ministre des Pays-Bas a aussi souhaité manifester son soutien à Emmanuel Macron et à la France
« Les paroles du président Erdogan envers le président Emmanuel Macron sont inacceptables. Les Pays-Bas soutiennent fermement la France et les valeurs collectives de l’Union européenne. Pour la liberté d’expression et contre l’extrémisme et le radicalisme. »
La chancelière allemande, Angela Merkel, a également condamné les propos de Recep Erdogan envers Emmanuel Macron qu’elle a jugé « diffamatoires » comme le rapporte l’AFP.
Aujourd’hui, aux outrances verbales répétées du président Turc s’ajoute un appel au boycott des produits français qui a été relayé par l’AFP sur Twitter.
Turquie : Erdogan appelle au boycott des produits français #AFP pic.twitter.com/Gprzozu5IG
— Agence France-Presse (@afpfr) October 26, 2020
L’imam de Nîmes et vice-président de la Conférence des imams de France, Hocine Drouiche, s’est exprimé sur i24 en début d’après-midi, condamnant à son tour les propos du président Turc. Il a expliqué que les déclarations de la Turquie ne faisait qu’ajouter « de l’huile sur le feu » ne servant « ni le vivre ensemble, ni la présence et l’avenir de la communauté musulmane en France » ajoutant que cela amènerait plutôt « plus de tensions ».
Le vice président de la Conférence des imams de France a insisté sur l’indépendance des musulmans français et a affirmé un dialogue ouvert avec le gouvernement.
« Au sein de la Conférence des imams de France on a clairement dit que nous n’avons pas mandaté le président Erdogan, ni personne, pour parler au nom des musulmans français. Nous sommes indépendants, nous sommes des citoyens français. Avec le gouvernement et le président de la République le dialogue est ouvert. »
C.P
Crédit image : Drop of Light / Shutterstock.com