
« Il s’agit manifestement d’une scène violente. À ce stade, aucune des constatations ne laisse penser à l’utilisation d’une arme. Une autopsie sera réalisée demain matin (ndlr : mardi matin) qui permettra d’en savoir plus sur les circonstances de la mort de l’homme. »
Hier matin, le corps sans vie du prêtre de 91 ans a été découvert par des proches, à son domicile de la commune d’Agnetz dans l’Oise. Une source proche de l’enquête évoque une « mort violente ». Un suspect âgé de 19 ans a été interpellé. Il souffre de « problèmes psychologiques ».
Un ancien prêtre retrouvé mort à Ronquerolles dans l'#oise, la piste de l’homicide privilégiée https://t.co/TVNjCV93C6 pic.twitter.com/JR93TaHkZd
— Courrier picard (@CourrierPicard) November 4, 2019
Florent Boura est le Procureur de la République de Beauvais. Il parle d’une « scène violente ».
« Il s’agit manifestement d’une scène violente. À ce stade, aucune des constatations ne laisse penser à l’utilisation d’une arme. Une autopsie sera réalisée demain matin (ndlr : mardi matin) qui permettra d’en savoir plus sur les circonstances de la mort de l’homme. »
Le père Bernard Grenier parle d’un « homme très cordial, simple, chaleureux », qui « se rendait disponible autant qu’il pouvait », « un type bien ».
Le suspect a été interpellé suite à un délit routier, au volant du véhicule de la victime. Il est désormais en garde à vue. Une autopsie doit avoir lieu pour déterminer les circonstances exactes de la mort de Père Matassoli.
Le Courrier Picard a révélé que le curé était accusé d’agressions sexuelles, en publiant un courrier du père Matassoli, envoyé à Jean-Paul, instituteur à la retraite de 67 ans. Ce dernier dit avoir été agressé sexuellement, lors d’un camp scout, par le père alors qu’il avait 9 ans. Dans le courrier, l’accusé exprime sa « consternation devant les faits » mais avoue ne plus en avoir « totalement le souvenir ». Il ajoute, « je sais pourtant que j’ai des torts envers toi, puisque tu le dis, et qu’ils ont perturbé ta vie ». Il dit « regrette[r] profondément » et demande « humblement pardon ».
Les propos de Jean-Paul ont été repris dans les colonnes du Parisien.
« J’étais louveteau à Clermont. Le père Matassoli était l’aumônier. Je ne sais plus comment il a fait mais il m’a attiré dans son lit. Cela a pourri ma vie [...] 58 ans après, c’est toujours aussi dur d’en parler pour moi. »
L’évêque de Beauvais, Noyon et Senlis, Mgr Jacques Benoît-Gonnin s’exprimait à ce sujet dans un communiqué.
« La presse fait écho d’une plainte à l’encontre de l’abbé Roger Matassoli, pour des comportements inappropriés sur mineur, commis il y a plusieurs dizaines d’années.
Je tiens à donner les points suivants :
Depuis 2009, l’Abbé Matassoli n’a plus de charges paroissiales.
Ayant entendu une victime, j’ai pris à l’encontre du P. Matassoli, des mesures l’éloignant de l’exercice public du ministère. Après le dépôt d’une plainte au civil, émanant d’une nouvelle victime, une procédure canonique a été engagée qui a permis d’entendre les victimes connues. Le P. Matassoli a été alors interdit de tout ministère, même privé.
Aujourd’hui et encore, je pense d’abord aux victimes de l’abbé Matassoli. Depuis plusieurs dizaines d’années, elles portent le poids et les souffrances des actes dont elles ont été victimes. En leur demandant pardon, je les assure de ma disponibilité et de ma prière. Je les confie aussi à votre prière.
Conformément à l’éthique et à la discipline de l’Église, en adhésion aux instructions du Pape François, et reprenant la position qu’il a déjà formulée, j’exprime ma ferme condamnation de tout abus sexuel, particulièrement quand il est commis par un prêtre. Je renouvelle mon invitation à toutes les victimes d’abus, pour qu’elles se fassent connaître à la « cellule diocésaine d’accueil et d’écoute » ([email protected] ou par téléphone au 03 44 06 28 25 (de 9h à 12h30 et de 14h à 17h, en semaine).
Je redis, ici, ma disponibilité et celle du diocèse, pour collaborer avec la Justice. »
M.C.