Le patriarche de l’Église apostolique arménienne demande la démission du Premier ministre Nikol Pashinyan

« Seul un gouvernement composé de professionnels qui jouissent de la confiance du public sera en mesure de résoudre les problèmes auxquels notre peuple est confronté, de restaurer la solidarité et l’unité nationales, d’organiser des élections parlementaires extraordinaires qui sont une nécessité incontestable. »

Le Catholicos de tous les Arméniens, Karekin II, a adressé un message vidéo à la nation mardi, dans lequel il a affirmé que la crise politique intérieure en Arménie posait de « nouveaux dangers » à la patrie, « rendant vitale la nécessité d’une solution urgente aux graves défis qui se sont posés ».

Après six semaines de combats, l’accord de cessez-le-feu au Haut-Karabakh signé le 9 novembre dernier a mis fin à la guerre entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie. Un accord qui a suscité la colère du peuple arménien fortement touché par de conflit qui a fragilisé le pays. Le Catholicos s’inquiète pour l’unité nationale et la solidarité au coeur de cette « réalité difficile et douloureuse »

« Nous vivons une réalité difficile et douloureuse pleine d’angoisse après la guerre. Le martyre de milliers de nos soldats héroïques, la perte d’une partie importante de l’Artsakh historique, les conséquences catastrophiques de la guerre, le grand danger des menaces extérieures ont ébranlé nos âmes, sapé la solidarité et l’unité nationale dans la patrie et la diaspora. »

Dans ce contexte, Karekin II a annoncé qu’il avait rencontré le Premier ministre arménien, Nikol Pashinyan, et l’avait exhorté à démissionner « pour éviter de nouveaux chocs, d’éventuels affrontements et de tragiques conséquences pour le public ».

Il a également mentionné des consultations tenus avec l’épiscopat, le Conseil spirituel suprême de l’Église ainsi qu’avec le président arménien Armen Sarkissian, le président du Parlement Ararat Mirzoyan et des représentants de diverses organisations politiques et civiques qui sont arrivés à un « consensus ».

« Le consensus général est que cette grave situation ne peut être démêlée que par la constitution, dans un climat de solidarité nationale et de bon sens. »

Pour s’extraire de cette crise, le patriarche de l’Eglise apostolique en appelle à l’Assemblée nationale et souhaite l’élection d’un nouveau Premier ministre.

« À cette fin, nous appelons l’Assemblée nationale à agir de manière responsable à ce stade crucial pour notre patrie, à écouter les demandes du grand public, à élire un nouveau Premier ministre en consultation avec les forces politiques et à former un gouvernement intérimaire. d’accord national. »

Le pontife l’affirme, « seul un gouvernement composé de professionnels qui jouissent de la confiance du public sera en mesure de résoudre les problèmes auxquels notre peuple est confronté, de restaurer la solidarité et l’unité nationales, d’organiser des élections parlementaires extraordinaires qui sont une nécessité incontestable ».

Il appelle également le peuple et l’opposition à s’abstenir de tout acte de provocation ou de violence qui ne ferait que semer la haine au sein du pays.

C.P

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