Le Parlement européen a pris position en faveur du chanteur Yahaya Aminu Sharif, condamné pour blasphème au Nigeria, sous la menace de la peine capitale et d’exécution.
Le 20 avril dernier, le Parlement européen a adopté une résolution relative au chanteur Yahaya Aminu Sharif, condamné pour blasphème au Nigeria, sous la menace de la peine capitale et d’exécution.
Accusé de blasphème suite à la publication d’une chanson sur les réseaux sociaux, le chanteur musulman Yahaya Aminu Sharif a été jugé, sans assistance, par un tribunal supérieur de la charia de l’État de Kano. Il a été condamné à mort par pendaison.
Alors que son affaire sera entendue par la Cour suprême du Nigeria, le Parlement européen rappelle que "les lois sur le blasphème violent clairement les obligations internationales en matière de droits de l’homme, en particulier le PIDCP (pacte international relatif aux droits civils et politiques, NDLR), et sont contraires à la Constitution nigériane, qui garantit la liberté religieuse et la liberté d’expression".
Il demande aux autorités nigérianes sa libération immédiate et inconditionnelle, ainsi que l'abandon des charges retenues contre lui et le droit à un procès équitable. Le Parlement européen dénonce également le fait que "de nombreuses autres personnes ont été les victimes des lois nigérianes sur le blasphème ; que l’étudiante Deborah Yakubu a été lapidée et battue à mort en 2022 ; que Rhoda Jatau a été attaquée par une foule et que son procès est en cours sans qu’elle ait droit à une mise en liberté sous caution ; que l’humaniste Mubarak Bala a été condamné à 24 ans de prison".
Lors du débat, Bert-Jan Ruissen, député européen (ECR) a rappelé que "la simple existence de lois sur le blasphème stimule la violence grave contre les personnes accusées de blasphème, très souvent avant même que les forces de police et les systèmes judiciaires puissent intervenir".
M.C.