Vanessa est une secrétaire appliquée. Pourtant, elle est peu rémunérée et endure les critiques humiliantes de ses collègues. Elle arrive au bureau la boule au ventre et a de moins en moins d’entrain au travail. Elle éprouve aussi une grande fatigue, prend du poids et attrape le premier virus qui passe. Mais comme elle déteste la confrontation, elle ne réagit pas…
Vanessa fait partie de ces personnes qui subissent du mobbing sur leur lieu de travail, c’est-à-dire un harcèlement moral, psychologique, social ou même spirituel. On recense quarante-cinq agissements constitutifs du mobbing qui vont de la simple moquerie aux menaces verbales ou écrites.
Que le mobbing soit le fait de la hiérarchie ou des collègues, la personne se sent inadéquate, dévalorisée, seule, incomprise, angoissée. « Une situation de mobbing se met en place de manière progressive et sournoise. La victime ne la perçoit pas consciemment au début, mais la ressent clairement », explique Pascal Chapuis, coach professionnel et existentiel à Nouveaux Horizons.
Comme pour Vanessa, les effets se font sentir sur le moral et la santé est fragilisée. «La personne mobbée ressent fortement un abus dévastateur qui ne va pas forcément jusqu’à un acte physique, mais qui en a les mêmes effets psychologiques», indique Pascal Chapuis. Les crises de larmes, les phobies croissantes et la démotivation générale ont parfois même des répercussions sur le couple et la famille.
Faire face au mobbing
La première étape consiste à raconter ce qu’on vit, soit par écrit, soit à nos proches. Ainsi, ceux qui nous aiment et nous connaissent peuvent remettre les propos et comportements malsains en perspective. Ces personnes peuvent également prier avec et pour nous, puisque Dieu a promis d’accorder la sagesse à ceux qui la lui demandent (Ja. 1, 5).
Ensuite, il s’agit de reprendre les paroles du harceleur et les transformer en paroles positives que l’on s’adresse à soi-même. Par exemple, s’il dit: « Tu es une bonne à rien », il faut se dire: « Je vaux quelque chose parce que Dieu a dit que je suis une créature merveilleuse » (Ps. 139, 14-16). « Lorsque nos oreilles entendent notre bouche affirmer de manière positive une contre-attaque verbale à un abus, notre corps ressent une libération intérieure et se fortifie émotionnellement », détaille le coach.
Enfin, se rendre compte de l’ampleur de la situation peut donner la force de confronter le harceleur, sans toutefois se justifier devant lui ou elle pour éviter d’être déstabilisée.
Prendre des mesures
Si le harcèlement vient des collègues, il est important de s’adresser aux Ressources Humaines, voire même de demander l’intervention d’un médiateur. Dans certaines régions ou administrations, il existe aussi des groupes de parole en lien avec le mobbing. Dans les cas extrêmes, il peut même être utile de rassembler des preuves en vue d’une éventuelle dénonciation juridique.
Mais de manière plus générale, la meilleure « arme » contre le mobbing, c’est de ne pas faire de son travail sa seule raison d’être. Plutôt que de se raccrocher à un poste qui détruit sa confiance en soi, il peut être constructif de rester attentif à d’autres possibilités d’emploi, voire même de s’investir dans une association pour reprendre confiance en soi…
S. Roulet
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